RUIZ ZAFÓN Carlos - Marina


Quinze ans après après les faits, Oscar se souvient de son premier amour et des évènements qui débutèrent en cette fin 1979. Il était alors pensionnaire à Barcelone et aimait s'en échapper pour errer dans les vieilles rues de la ville. Lors d'une escapade, il découvre une maison qu'il croit abandonnée mais qui est celle de Marina, une jeune fille de son âge qui y vit avec Germàn son père, ancien peintre et veuf. Marina entraîne Oscar dans le sillage d'une mystérieuse vieille femme qui fréquente un cimetière où elle dépose une rose sur une mystérieuse tombe. La vieille dame repère Oscar et le met sur la piste de personnages qui ont été les acteurs d'un drame vieux de 30 ans lorsqu'un certain Mihaïl Kolvenik se maria avec Eva Irinova, une chanteuse d'opéra.
Les artistes vivent dans l'avenir ou dans le passé, jamais dans le présent. Germàn vit de ses souvenirs. C'est tout ce qu'il a. (p.214)
Ce roman dit "de jeunesse" avait bien commencé (et si, en classant ce livre dans la catégorie jeunesse, l'éditeur prévient que le héros est enfant ou adolescent, ceci ne me dérange nullement). La pointe de mon intérêt s'est émoussé lorsque le roman a basculé -vers la moitié il me semble -dans le fantastique, lorsqu'apparaissent des personnages humains cadavériques traficotés à base de morceaux de corps façon Frankenstein. Pour le coup, j'aurais largement préféré un développement du mystère plus "terre à terre". Perte d'intérêt également parce que les "créatures" et l'ambiance gothique à souhait m'ont fortement rappelé ce que je n'avais pas apprécié dans Le jeu de l'ange, un autre roman que l'auteur a publié en 2008.
Le roman ne demeure pas moins agréable à lire car le style de l'auteur est très prenant, et non exempt d'humour, ce que j'apprécie.
-Je crois comprendre que vous êtes quelque peu philosophe, Oscar. Avez-vous lu Shopenhauer ?
Je vis les yeux de Marina fixés sur moi pour me suggérer d'aller dans le même sens que son père. J'improvisai :
-Seulement quelques passages.
Nous savourâmes la soupe sans parler. Germàn me souriait de temps en temps et observait sa fille avec tendresse. Quelque chose me disait que Marina n'avait pas beaucoup d'amis et que son père voyait ma présence d'un bon oeil, même si j'étais incapable de faire la différence entre Shopenhauer  et une marque d'articles orthopédiques. (p.52)
Amour, amitié, confiance, fidélité, maladie et mort sont les fils qui tissent les personnages dans la grande toile qui les prend au piège.

année de sortie :1999
édition française en 2011 par Robert Laffont
305 pages
traduit de l'espagnol par François MASPERO
illustration d'entrée de billet : "The last tango" par © Judy de Bustamante

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