OGAWA Ito - Le Restaurant de l'amour retrouvé



Japon, de nos jours. Rinco, une jeune femme rentre un soir après sa journée de travail et découvre que l'appartement où elle vit est complètement vide, tout a disparu: ses plus chers souvenirs ainsi que son petit ami. Elle en perd la parole et utilise un petit carnet pour se faire comprendre des phrases de politesse habituelles. Elle décide de retourner dans son village natal où vit encore sa mère qu'elle n'a pas vu depuis 10 ans, et avec laquelle elle n'a pas beaucoup d'affinités. Sa mère l'autorise à ouvrir un restaurant dans une dépendance qu'elle utilise en remise. En échange, Rinco devra soigner Hermès, sa truie, qui est un peu son enfant-animal de compagnie. Très vite, la réputation de Rinco se fait par delà la vallée car il se dit qu'après avoir souper chez elle, chacun voit ses désirs exhaussés.
Papy Hibou avait toujours vécu dans le grenier du bâtiment principal. Depuis mon enfance, toutes les nuits sans exception, il hululait précisément douze fois aux douze coups de minuit, hou, hou, hou... Ses cris étaient d'une régularité parfaite, un vrai métronome. Une telle précision, c'était tout simplement surnaturel. Mon coeur d'enfant s'en émerveillait, les animaux étaient fantastiques ! (p.52)



Il y a des livres que l'on cherche absolument parce qu'on a eu une critique avantageuse, il y a ceux que l'on trouve par "hasard" au détour d'une vitrine, d'une table, d'un rayon.... Et puis il y a des livres qui viennent à vous sans que vous vous y attendiez. Des cadeaux. C'est ce qui m'est arrivé avec ce roman lumineux qui m'est tombé dessus comme une météore, une perle. Avec un nom pareil "Ogawa" je ne pouvais qu'être intriguée, rapport à mon affection pour Yoko Ogawa, un homonyme. Je ne suis pas déçue car j'y retrouve la même musique des mots, des gestes, des pensées. C'est frais et vivifiant, parfois drôle, surréaliste et très poétique. Pour moi, le thème principal est que tout est lié : la nature, les végétaux, les animaux et les hommes, sont tous dans une spirale, une sorte d'ADN indestructible et nous interagissons les uns sur les autres, les uns avec les autres : ce qui disparaît d'une côté, réapparaît de l'autre, rien ne se perd. L’héroïne nous donne une belle leçon de vie et d'amour dans son restaurant 'table d'hôte" où elle officie comme dans une église, désirant plus que tout rendre les gens plus heureux.

Un livre très bien écrit, tout est parfait.


titre original : Shokudô katatsumuri (cafétéria "escargot")
année sortie 2008
édition française en 2013
édition Philippe Picquier
250 pages
traduit du japonais par Myriam DARTOIS-AKO
illustration d'entrée de billet : la couverture de l'édition japonaise


ce roman a été adapté dans le film Shokudo katatsumuri
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