Les Montagnes hallucinées - Howard Phillips LOVECRAFT



Une expédition scientifique de l'université Miskatonic s'aventure sur l'Antarctique. Une partie de l'expédition trouve les traces d'une gigantesque et très ancienne cité semblant abandonnée, ainsi que des êtres étranges, inhumains, à la tête en forme d'étoile et dont le corps semble d'une résistance assez robuste. Certains des corps trouvés semblent parfaitement conservés : sont-ils morts ou seulement endormis ? Quelque chose est-il capable de les réveiller ?

Quelque chose dans ce décor me rappela les étranges et troublantes peintures asiatiques de Nicholas Roerich, et les descriptions plus étranges encore et plus inquiétantes du légendaire plateau maléfique de Leng, qui apparaît dans le redoutable Necronomicon d'Abdul Alhazred, l'Arabe fou. (p.13)



Nicholas Roerich

Mon avis
Il y avait bien longtemps que je n'avais pas lu de science-fiction, recommencer ce genre par un livre qui nous transporte sur terre au lieu des confins de l'espace est une autre sorte de voyage intersidéral ! Un peu plus sur l'histoire. Bien évidemment, les créatures ne sont pas toutes mortes, et après avoir entrepris la dissection de celles en mauvais état, tous les hommes sont à leur tour, tués, voir victimes de vivisection !

Alertés par le silence de leur camarades et parvenus sur les lieux du drame, le reste de l'expédition : le professeur Dyer et l'étudiant Danforth, découvrent le sort épouvantable de leurs compagnons. Après une rapide exploration dans ces terribles montagnes, ils repartent vers la civilisation, tâchant de ne rien divulguer de leur découverte, d'autant que Danforth est devenu fou après avoir vu une créature qui semblait les poursuivre (hallucination ?), et dont il refuse de parler. Dyer finit par révéler à la communauté scientifique, et la nouvelle est son témoignage, la vérité sur les monstruosités dont son expédition a été témoin, afin qu'aucune nouvelle expédition ne tente de suivre ses traces.

J'avoue avoir été un peu déçue par cette nouvelle qui offre de trop nombreuses répétitions : nous ne comptons plus le nombre de fois où l'on mentionne les peintures asiatiques de Roerich, le Necronomicon et son auteur fou, les murs décadents, les montagnes maudites, "Les Aventures d'Arthur Gordon Pym", le livre de Poe, etc... Je pense que cette répétition était néanmoins utile à l'époque, lorsque la nouvelle était éditée sous une forme épisodique : les rappels étaient alors sans doute un peu moins évidents, voire utiles.

Attention, je ne nie pas le style de Lovecraft qui trouve d'amusantes tournures :
Ces masses visqueuses étaient certainement ce qu'Abdul Alhazred appelle à mots couverts les "shoggoths" dans son effroyable Necronomicon, bien que même cet arabe fou n'ait jamais évoqué leur existence sur Terre, si ce n'est dans les rêves des mâcheurs de certain alcaloïde végétal. (p.93)
Ce récit est bien, à certains endroits, extraordinaire même, avec la richesse des visions qui nous emportent dans un monde suggéré, un monde fantastique qui, pour une fois, n'est pas au-delà de la terre mais en elle. Nous savons que Howard Phillips Lovecraft pressentait que la technique asservirait l'homme avant de le détruire ; l'écrivain en lui en a profité pour véhiculer dans ce conte macabre (quoique rien ne soit explicitement décrit !) un des pouvoirs les plus puissants de l'humanité : l'imagination.

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