La Mare au diable - George Sand


Germain est un jeune veuf de 28 ans et chargé de famille de 3 enfants. Son beau-père lui fait comprendre qu'il est grand temps de prendre une nouvelle femme (riche) et justement il y a une veuve pas trop loin, dans un patelin nommé "la Fourche" qui cherche à se remarier. Pas emballé mais un peu obligé de satisfaire son beau-père, il prend donc la route et dans le même temps il sera le compagnon de voyage et protecteur de Marie, jeune bergère de 16 ans qui doit aller travailler du côté de La Fourche. En chemin ils trouvent Pierre, le jeune fils de Germain, pas content de ne pas avoir pu accompagner son père faire sa "demande". Ils poursuivent la route ensemble, marie ayant assuré Germain qu'elle allait s'en occuper le temps qu'il fasse connaissance avec la veuve. Ayant pris du retard, ils sont obligé de dormir dehors du côté de la "mare au diable". Marie se montre très courageuse, débrouillarde, elle voit tout positif alors que Germain se lamente. C'est grâce à Marie que le trio arrive à bon port, ayant pris soin du petit garçon. Peu à peu Germain se dit que Marie serait très bien pour lui et se désintéresse du projet d'épouser le veuve, de son côté Marie le trouve bien trop vieux.

Ce que tu dis là est d’un bon cœur, Germain, reprit le père Maurice ; je sais que tu as aimé ma fille, que tu l’as rendue heureuse, et que si tu avais pu contenter la mort en passant à sa place, Catherine serait en vie à l’heure qu’il est, et toi dans le cimetière. Elle méritait bien d’être aimée de toi à ce point-là, et si tu ne t’en consoles pas, nous ne nous en consolons pas non plus. Mais je ne te parle pas de l’oublier. Le bon Dieu a voulu qu’elle nous quittât et nous ne passerons pas un jour sans lui faire savoir par nos prières, nos pensées, nos paroles et nos actions, que nous respectons son souvenir et que nous sommes fâchés de son départ. Mais si elle pouvait te parler de l’autre monde et te donner à connaître sa volonté, elle te commanderait de chercher une mère pour ses petits orphelins. Il s’agit donc de rencontrer une femme qui soit digne de la remplacer.



J'ai une histoire avec ce roman que je voulais lire dans ma jeunesse et emprunter à la bibliothèque des élèves dans mon école de la doctrine chrétienne mais la bonne soeur responsable de la bibliothèque n'a jamais voulu me le donner, estimant que j'étais trop jeune pour lire cela (il y avait des étiquette de couleur sur la tranche et bien que j'avais l'âge elle a toujours refusé à ma grande déception !) Cette interdiction m'a évidemment donné une grande interrogation sur le contenu et puis j'ai oublié.

– Oui, mon garçon, dit-elle, c’est ici la Mare au Diable. C’est un mauvais endroit et il ne faut pas en approcher sans jeter trois pierres dedans de la main gauche, en faisant le signe de la croix de la main droite : ça éloigne les esprits. Autrement il arrive des malheurs à ceux qui en font le tour.


Je viens de le lire (en e-book) et j'ai été très déçue ! L'écriture est très jolie, mais le style est lourd ! et je n'ai pas vraiment apprécié l'histoire racontée : un veuf avec 3 enfants qui tombe amoureux d'une jeunette ! non ce n'est pas romantique à mes yeux.

D'accord, Georges Sand a voulu témoigner de la grandeur du métier de laboureur, de la paysannerie en général, et mettre en scène des personnes simples qui possèdent de hauts sentiments et de belles capacités, mais l'histoire a terriblement vieilli ! sauf pour le harcèlement toujours actuel : Marie quitte l'endroit où elle devait travailler à peine arrivée car son patron veut la mettre dans son lit !

Je suis satisfaite d'avoir pu lire ce roman qui n'a finalement rien de sulfureux : l'amour triomphe. En effet, Marie ne refuse pas Germain à cause de leur différence d'âge (12 ans quand même) mais parce qu'elle veut pour lui une femme plus riche qu'elle, simple bergère (sacrifice !!). Germain étant revenu "à la charge" vers sa "bien aimée", ces deux-là s'avouent leur amour mutuel est c'est parti pour une (trop) longue description du rituel des épousailles.

publié en 1846

illustration : William Bouguereau (Frère et soeur bretons)

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