Les enfants perdus - François SUREAU
1870, après la défaite de Sedan, les troupes françaises sont reléguées sur la presqu'île d'Iges encerclée par les troupes allemandes ; le commandement est tenu par Thomas More, ancien commissaire impérial de la sûreté, ce qui va lui valoir la charge de deux enquêtes autour de morts suspectes : la première victime est un jeune capitaine retrouvé poignardé avec un instrument inhabituel, l'autre une jeune fille retrouvée habillée en carmélite dans une chambre du manoir où le roi de Prusse a pris ses quartiers. Muni d'un sauf conduit signé de Guillaume 1er de Prusse, Thomas More assisté de son intendant Seligmann, se rend en plusieurs endroits permettant d'élucider le meurtre de la jeune fille, sans omettre de se renseigner afin de résoudre l'énigme autour de la mort du capitaine. Dans la foulée, More démontre qu'un soldat est injustement accusé d'avoir incendié plusieurs églises qui ont pris feu dans le temps où son régiment était de passage. Après ses trois enquêtes, le dernier mystère réside dans la personnalité de Thomas More qui semble connaître beaucoup de détails sur un lointain passé, comme s'il était immortel.

Un roman aperçu sur les étagères des nouveautés de ma médiathèque préférée, je ne manque jamais de regarder au cas où je trouverais des inspirations. Bonne pioche que ce roman là, entre enquête quasi policière et roman fantastique, saupoudré d'humour et de références littéraires, comme l'apparition d'Arthur Rimbaud au détour d'un paragraphe.
On remarque l'usage d'une pipe façonnée par Gambier (voir illustration) ce genre de détail permet de situer l'époque mais aussi de rendre les protagonistes plus réels.
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pipe anthropomorphe fabriquée par Gambier |
La méthode d'investigation de More est originale car il prend en compte l'instant de bascule (la fenêtre de tir) qui fait qu'un homme devient un meurtrier autant que les circonstances qui ont mené à cet instant. Le style est très agréable, parfois un peu trop pompeux avec des références qu'il faut aller chercher ailleurs, comme le terme de "turco" qui signifie "tirailleur algérien" ; en l'occurrence, le personnage du roman est tahitien et More le confondra grâce à une dent d'animal uniquement présent dans le pacifique. J'ai moyennement apprécié la dernière enquête qui met en scène l'homosexualité des militaires mis en cause, comme si chaque roman doit désormais traiter ce sujet pour être inclusif !
Ce roman est le premier volet des aventures du fin limier Thomas More, qui se réfugie à la fin dans un monastère des Chartreux. J'éprouve une bonne sympathie pour ce More intrigant et j'avoue que je surveillerai ses prochaines missions pour profiter des épisodes historiques narrés en toile de fond, ce qui est pour moi intéressant à revoir car je n'ai pas été une très bonne élève en histoire et j'ai tout perdu de mes lointaines années scolaires.
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publié en 2025 |
illustration : La cavalerie française à la bataille de Sedan. Anonyme
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