Nager avec les piranhas Carnet guyanais - Michel ONFRAY
France aux multiples visages et héritages
L'auteur accompagne un photographe dont le projet artistique est de mettre en évidence la mortelle décision du peuple amérindien des Wayanas d'abandonner peu à peu leurs traditions pour adopter des produits étrangers et importés : nourriture et vêtements. Il les photographie dans leur tenue coutumière puis dans la tenue occidentale. Témoin de cette situation, l'auteur dénonce la destruction de leur habitat avec les produits chimiques utilisés pour trouver de l'or ou encore les décisions iniques des "ronds de cuir" politiciens qui pensent savoir mieux ce qui est bon pour la santé physique et mentale.
Ce court essai est en 2 partie ; dans la première nous suivons Michel Onfray sur sa pirogue sur le fleuve Maroni, et dans la seconde il s'agit de réflexions autour d'un rapport parlementaire absurde qui préconise des solutions inutiles pour enrayer les suicides chez les jeunes. Cette deuxième partie est plus intéressante et presque drôle lorsque Onfray décrit les absurdités préconisées, si ce n'était un sujet aussi grave.
Concernant le style, c'est très insatisfaisant de la part d'un philosophe habitué à la rédaction d'idées : énormément de redites de mots et de phrases et paragraphes entiers, à mon avis il n'y eut aucune relecture de personne, ni de l'entourage, ni de l'éditeur (Gallimard) car on ne compte pas les mots "ontologique", les variations de mot autour de la république jacobine, la peau cuivrée des autochtones et j'en passe.
A bien y regarder, les paragraphes eux-mêmes ne semblent pas correctement placés : j'avais l'impression que l'auteur avait pris des notes et qu'il a voulu les caser à plusieurs endroits de son essai (d'où les redites).
Cela étant, ce n'est pas inintéressant, et cela se lit très vite : 62 pages. La solution de M. Onfray est qu'il faut renoncer à avoir une vision uniforme et centralisée de la France qui s'étale sur tellement de continents.
illustration : fleuve Maroni en 1885
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