La gouvernante italienne - Iris MURDOCH
A la mort de sa mère abusive, à l'emprise de laquelle il s'était émancipé, Edmund, la quarantaine, revient au domaine familial pour découvrir les nouveaux rôles que les habitants de la maison -son frère Otto, son épouse Isabel et leur fille Flora, David l'apprenti de son frère sculpteur, la gouvernante "Maggie" - se sont répartis, comme dans une mauvaise pièce de théâtre ou un échiquier perverti. Venu juste le temps d'assister à l'enterrement et à la lecture du testament dont il espère obtenir un peu d'argent de l'héritage paternel, Edmund se sent obligé de prolonger son séjour au contact des membres de sa famille dysfonctionnelle qui le rendent essentiel pour résoudre leurs problèmes et difficultés existentielles.
De nombreux chassés-croisés amoureux, voir déviants pour l'époque (homosexualité, enfant hors mariage), révélations étonnantes, sont les rouages de ce roman qui déroule inexorablement son train de scènes dramatiques pour terminer en "tout est bien qui finit bien" ; Edmund s'autorise à tomber amoureux de celle qu'il a toujours aimé sans pouvoir mettre un nom sur son ressenti.
Un style littéraire de haut vol au service de nombreuses réflexions psychologiques et philosophiques que j'ai noté, disséminées dans une histoire assez subversive, y compris à notre époque (la gouvernante a une relation avec la mère d'Edmund mais finit par lui avouer qu'elle l'aime depuis toujours alors qu'elle a au moins dix ans de plus que lui) et moins comique (il y a quand même une victime) que les romans de Jane Austen qui décortiquent les relations familiales et qui restent - en ce qui me concerne - inégalés.
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publié en 1964 (anglais) et en 1967 pour la version française |
illustration : détail de la couverture du roman anglais (clic sur l'image pour voir la couverture en entier)
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