Maud Martha - Gwendolyn BROOKS



Moi aussi j'ai été attirée par la couverture du livre : une femme noire en robe blanche sur un fond rouge. Et des couleurs, il y en a beaucoup dans le court roman (170 pages) dès le premier chapitre et j'ai trouvé cela très intéressant et prometteur :

"Mais ce qu'elle voyait surtout, c'étaient des pissenlits. Des joyaux jaunes pour tous les jours, constellant la robe verte et rapiécée de son jardin." (p.19)

Hélas, au fur et à mesure que j'avançais dans le roman je n'ai pas trouvé le style agréable, les phrases sont superficielles, elles n'arrivent pas à inviter le lecteur à prendre Maud Martha sous son œil bienveillant. Au lieu de cela : une succession de constats brefs et presque dénaturés sur sa condition de femme noire de la classe moyenne (ses parents possèdent leur propre maison même si celle-ci n'est pas exactement comme Maud Martha voudrait qu'elle soit : propre, bien rangée, bien meublée et sans les odeurs) qui doit s'ajuster à cette société blanche aux règles injustes et comportement illogiques, y compris envers les enfants. Maud Martha aspire à la richesse et ses privilèges qu'elle assimile elle-même à la blancheur ! n'est-elle pas elle-même raciste ?

Le récit débute lorsque Maud Martha a 7 ans jusqu'à l'annonce de son second enfant : enfin une note d'espoir dans ce roman qui aurait gagné à être plus profond dans les sentiments car les belles phrases poétiques ne m'ont rien fait ressentir !

"L’école paraissait solide. Briques d’un ton rouge-brun, corniche sale en pierre de couleur crème. Cheminée imposante, robuste, solennelle. Le ciel était gris, mais le soleil distillait des promesses ténues et argentées quelque part là-haut, des signes. Le vent soufflait. Drôle de jour de juin, non ? Qui ressemblait plus à un jour de fin novembre. (p.21)
 Maud Martha, décrite à la 3è personne focalisée sur le point de vue interne de Maud Martha mais pour moi elle est comme une poupée de papier qu'on enveloppe mais qui ne parvient pas à prendre corps, un comble lorsqu'on apprend que l'auteur s'est inspirée de sa propre vie pour écrire son unique roman traduisant le racisme dont elle a été victime.


Illustration d'entrée de billet + la couverture du livre : Gabriel Gay

Commentaires