Rouge indien - Nathalie ROUANET


"Avant moi, ils n'étaient que mendiants, et même leurs larmes n'étaient pas pas émouvantes." (p.104)

Née en 1913, Amrita Sher-Gil, une artiste peintre aux origines hongroises par sa mère et indienne par son père, démarre très tôt une carrière artistique dans un monde en pleine révolution et guerres (enfance durant la première Guerre Mondiale). L'auteur relate, dans un récit sous la forme d'un scénario (plan, séquence), son enfance, ses années d'apprentissage, les débuts de sa carrière d'artiste exposée dans une galerie. Les traveling nous emportent en Hongrie, Inde, France (Paris), Italie (Florence). Amrita est une éternelle amoureuse...mais comprend qu'elle a besoin de solitude pour son art.
Elle affirme maintenant ne plus pouvoir peindre si elle est amoureuse ! Mais elle a manifestement encore besoin de ces aventures, qu'elles soient intellectuelles ou sexuelles, comme moteur de sa création. Elle ne demande rien de plus. Car depuis qu'elle a trouvé son propre langage pictural, elle sait que seul l'art peut occuper une place centrale dans sa vie. (p.116).
Femme libre et libérée, ayant des partenaires des deux sexes avec lesquels elle vit des histoires sérieuses mais éphémères, elle finit par épouser Victor, son cousin germain, le seul homme qui accepte ne pas avoir de descendance (Amrita ne veut pas être mère, elle a d'ailleurs subit de nombreux avortements). Troublée par ses antécédents familiaux et particulièrement l'état dépressif de sa mère, Amrita est bien consciente de la fragilité de la vie et décide très tôt de consacrer son art à peindre sur le motif (ses amis ou les invisibles d'Inde).
On prend le métro à huit heures pour se consacrer toute la matinée à la peinture de plein air dans le bois de Vincennes. (p.53)
Elle prend comme couleur symbolique le rouge indien qui provient d'un pigment composé d’oxydes de fer naturels utilisé en Inde, un brun rouge qui apparait dans nombreux tableaux, comme dans ce portrait qu'elle fait de son ami et amant Boris, étudiant avec elle à Paris.

Boris par Amrita


1941. A la fin de sa vie, Amrita habite à Lahore avec son époux Victor ; elle meurt dans son lit de fièvre et d'hémorragie sans que Victor, bien qu'il soit médecin, ne parvienne à la sauver.
 
Ceci est le deuxième roman que je lis des Editions Perspective cavalière, précédemment découvertes avec le roman que j'ai lu juste avant celui-ci : "Le rat d'égout". 

J'ai été très intéressée de découvrir cette artiste que je ne connaissais pas du tout et que j'ai, sans le lire ailleurs, tout de suite rapprochée de Frida Kahlo pour la facture de ses peintures mais aussi pour son esprit de liberté et d'indépendance.

Amrita Sher-Gil

J'ai moins apprécié la forme du roman que j'ai eu du mal à intégrer dans mon flux de lecture, néanmoins je reconnais à l'auteur une volonté d'approcher son modèle sous une forme artistique. Une belle découverte d'un artiste féminin du début du 20 siècle !

Date de publication : 30/01/2023


Deux vidéos en anglais à voir !!!


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