Les mystères de Morley Court - Joseph Sheridan Le Fanu



Au manoir de manoir de Morley Court, le tyran Sir Richard Ashwood règne sur la maisonnée et refuse à sa fille d'épouser son amoureux Edmond O'Connor, y compris après que celui-ci se soit enrichi. Son fils Henry ne vaut guère mieux, joueur, flambeur, sa parole ne vaut rien. Le pauvre Edmond s'achemine inexorablement vers le drame après avoir traversé mille vilénies et machinations.

 


J'adore Le Fanu qui pour moi est un écrivain de haute volée : il n'a pas son pareil dans le style vraiment moderne pour l'époque (début 19è) et bon nombre d'écrivains contemporains (ou s'imaginant tel sous le prétexte d'être publié) devraient prendre exemple sur son style, sur la maîtrise des mises en scène souvent drôles et surtout la richesse du vocabulaire employé.

Malgré cela, je n'ai pas aimé l'histoire qui ne se termine pas bien et moi je reste une grande romantique et j'estime que les auteurs devraient donner de l'espoir si la vie n'a pas autant de bonté. Galops dans les bois, tripots mal famés, Le Fanu soumet dans ce premier roman ses personnages dans un Dublin décadent qui ne laisse pas place à la rédemption au long de 73 chapitres courts (mais c'est quand même un peu trop long).

Roman publié en 1845
traduction française en 2008

Avez-vous remarqué la sale gueule de ce type, dans le couloir ? Pauvre Creignan ! Un gentilhomme de naissance, et nanti d'un joli magot... Quatre cents bonnes livres par an, et plus... Tout a fondu, comme neige au soleil, surtout ici, à force de parier gros, le pauvre gars ! Je me souviens de lui comme de l'un des hommes les mieux habillés de la ville, et le voilà trop heureux de ramasser quelques shillings par semaine à l'endroit même où il en a perdu des milliers. Tel est le sort de l'homme ! (p.51)


Illustration d'entrée de billet : couverture du roman édition anglaise "the cock and the anchor" (le coq et l'ancre)

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