Meurtre en Mésopotamie - Agatha CHRISTIE


Sur un site de fouilles archéologiques en Mésopotamie (Irak), l'épouse du directeur des fouilles est retrouvée assassinée dans sa chambre où pourtant personne n'a été vu y pénétrer, l'autre issue étant une fenêtre fermée à barreaux. Hercule Poirot de passage dans la région accepte d'étudier ce mystère de la chambre close, aidé par l'infirmière que vient d'engager le directeur pour veiller son épouse qui craignait pour sa vie après avoir reçu depuis plusieurs années des lettres menaçantes semblant provenir de son premier mari pourtant mort lors de la guerre.
 

O que j'aime les romans d'Agatha Christie qui ne m'ont jamais déçus même si certains sont plus réussis que d'autres. Le style est incomparable, toujours changeant mais intéressant. Et ils n'ont à peine vieilli : à part les objets technologiques modernes qui sont absents, toutes ses histoires pourraient se passer de nos jours, sauf qu'à ces époques le monde me parait beaucoup plus respectueux.

Le roman ici est relaté par le truchement de l'infirmière qui est invitée par l'un des protagonistes à écrire un manuscrit comme si elle écrivait une chronique : le lecteur apprend tout de cette histoire par les yeux de celle-ci et ne connait rien de ce qui se passe ailleurs. Le manuscrit en question est le roman que nous tenons entre les mains.

Et il emportât mon manuscrit, sans la moindre hésitation. Si jamais on le publie, j'en serai la première étonnée. (p.253)

Inspirée par ses propres voyages en Irak, au cours desquels elle fera la connaissance de son deuxième mari, Agatha Christie a donc de la matière pour décrire les chantiers de fouille, la maison d'habitation de l'équipe et ses chambres sommairement meublées, les différentes salles de travail, les occupations des uns et des autres, le soir venu.

Ceci est la 14è enquête d'Hercule Poirot. Il y a beaucoup d'humour dans ce roman et par la voix de l'infirmière Agatha se moque même de l'allure de son cher détective belge : irrésistible ! 

Jamais je n'oublierai l'impression que me causa Hercule Poirot la première fois que je le vis. Certes, par la suite, je m'habituai à lui, mais, au premier abord, son allure me stupéfia et ce dut être le cas pour chacun d'entre nous.../... Rien qu'à le regarder, il vous prenais envie de rire. Poirot vous rappelait un artiste sur la scène ou au cinéma. d'abord ce petit bonhomme tout rond, haut à peine de cinq pouce, paraissait tout à fait vieux avec son énorme moustache, et sa tête en forme d'oeuf. On eût dit un coiffeur dans un vaudeville. (p.92)

A lire, à relire, personnellement je peux relire cent fois, je ne me souviens jamais du coupable !

A la fin du roman, le récit de l'infirmière évoque le fait que Hercule Poirot a résolu un mystère lors de son voyage en train du trajet de retour en Angleterre, faisant ainsi allusion à l'un de ces précédents romans : Le crime de l'Orient Express.


Mr Coleman, penché en avant, me criait dans l'oreille : "Le chemin n'est pas du tout mauvais, n'est-ce pas ?" au moment où nous venions d'être soulevés de nos sièges pour aller donner de la tête contre le toit de la voiture. Et il avait l'air de parler le plus sérieusement du monde !
- Ces secousses sont excellentes pour le foie. Vous devez savoir cela mademoiselle ?
-A quoi bon stimuler le foie quand on risque d'avoir le crâne ouvert ? répliquais-je d'un air de mauvaise humeur. (p.23)

Illustration d'entrée de billet : couverture de l'édition originale

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