Les courants fourbes du lac Tai (Don't cry, Tai lake) - Xiaolong QIU



L'inspecteur Chen bénéficie d'une semaine de vacances à Wuxi après sa précédente et délicate enquête (la danseuse de Mao) grâce au camarade secrétaire Zhao, son mentor, qui lui offre sa place dans un centre de détente pour cadres politiques en bordure du lac Tai. Un peu désœuvré, Cao se balade pour redécouvrir une région visitée dans sa jeunesse avec ses parents et opte pour un déjeuner dans une gargote où il fait la connaissance de Shanshan, une jeune femme qui s'avère être ingénieur de l'environnement dans une usine qui, parmi d'autres, déverses ses eaux usées dans le lac Tai, abandonnant le traitement des eaux pour toujours plus de profits.
Peu de temps après, le directeur de l'usine dans laquelle travaille Shanshan est retrouvé assassiné dans son bureau. Un jeune policier dans l'équipe d'investigation, fervent admirateur de Chen et ami avec l'inspecteur Yu son fidèle adjoint, délivre les informations à Chen qui désire rester en retrait car en dehors de sa juridiction mais qui est intéressé par cette affaire ayant un rapport à rédiger sur l'environnement du lac Tai à son mentor de Pékin.
Lorsque les soupçons s'orientent vers un activiste dénonçant le déversement des déchets toxiques dans le lac Tai et ayant eu une liaison avec Shanshan, Chen, persuadé que les écolos sont innocents de ce crime qui ne leur rapporte rien, fait équipe avec l'inspecteur de Wuxi pour découvrir que les témoignages des protagonistes interrogés cachent une faille qui permet de découvrir le véritable auteur du crime.


Voici la 7è aventure (sur 12) de l'inspecteur Chen que j'imagine assez calme, réfléchi, posé, il ne fonce pas tête baissée : il est vrai que c'est aussi un intellectuel, adepte des poésies, des auteurs anglais et très romantique.
A l'université il avait étudié l'anglais, mais le gouvernement lui avait attribué un poste dans la police de Shanghai où, au grand étonnement de tous, y compris le sien, il n'avait cessé de monter en grade. A l'école du parti de Zhenjiang, certains lui prédisait une brillante carrière qui pourrait le mener beaucoup plus loin que son actuel poste d'inspecteur principal. (p.14)
Dans chaque roman, Cao espère trouver une compagne et celui-ci ne fait pas exception, même si on sait que la relation ne va pas durer : c'est aussi un peu pour cela qu'on l'aime notre Cao : pour sa fragilité et pour son honnêteté.
Elle ne put s'empêcher de l'examiner de nouveau : dans les trente-cinq ans, grand, une beauté austère. Rien qui saute aux yeux, mais une distinction et une aisance qui s'accordait bien avec ses vêtements : veste beige, chemise blanche, pantalon kaki. Légèrement pédant mais cultivé, parsemant la conversation de poèmes. Et, à en juger par son séjour au Centre, il avait aussi des relations. (p.38)
Un roman qui se lit assez facilement, comme dans tous les romans de ce cycle le style adopté est le point de vue narratif omniscient mais le lecteur avance dans l'enquête en même temps que Chen Cao (on ne sait pas et on devine difficilement qui est le coupable).

Dans ce volume, l'auteur développe les causes de la pollution industrielle en Chine, un fléau qui se heurte aux considérations économiques imposées par le gouvernement aux dirigeants d'entreprise. Un sujet d'actualité qui malheureusement n'est pas prêt de se résoudre sans une politique raisonnable de la part de tous les pays !


paru en 2009 (anglais) et en 2010 (français)

Illustration d'entrée de billet : lac Tai

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