La végétarienne - Han KANG



Yeong-Hye (Yŏnghye en français) décide du jour au lendemain d'arrêter de manger de la viande après avoir fait un rêve brutal et sanglant qui l'a profondément choquée. Elle sombre progressivement dans une sorte de refus des besoins du corps humain au point de s'imaginer qu'elle est devenue un arbre.

La végétarienne est un roman en 3 parties, sorti en Corée en 2007 et en France en 2015 aux éditions le Serpent à Plumes, traduit du coréen par Jeong Eun-Jin et Jacques Batilliot.

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1/ La Végétarienne (point de vue du mari qui décrit la transformation de son épouse, 53 pages)
Une femme sombre lentement dans la folie après avoir fait un rêve qui lui fait avoir en horreur la nourriture animale. Tout débute lorsqu'elle vide le réfrigérateur de ses viandes et autres produits animaux devant son mari médusé. Elle maigrit considérablement, au point que son mari très inquiet est obligé d'en faire part à sa belle-famille qui n'est pas plus efficace pour la faire renoncer à son nouveau régime végétarien. Pire même : forcée d'avaler un morceau de viande, Yŏnghye tente de se suicider. Internée, son mari la retrouve presque nue dans le jardin de l'hôpital.

2/ La tache mongolique (point de vue de son beau-frère, 69 pages)
Peu de temps après, Jae, son beau-frère est obnubilé par une vision érotique qu'il a de sa belle-soeur et cherche à filmer la scène érotico-artistique qu'il a imaginée avec des acteurs inconnus pour finalement persuader celle-ci de tourner le film avec lui. le lendemain, leur film est visionné par Inhye, l'épouse de Jae qui les fait enfermer tous les deux.

3/ Les Flammes des arbres (point de vue de sa soeur, 64 pages)
Quelques temps plus tard, Inhye rend visite à sa soeur à l'hôpital psychiatrique où le médecin lui explique qu'elle doit être transférée dans un service pour les anorexiques : Yŏnghye se prend pour un végétal et refuse de s'alimenter et n'accepte que de boire.

Mon avis
Toujours dans ma poursuite de la découverte de la littérature coréenne, j'ai lu ce livre en quelques jours. Je dois dire que Han KANG me fait penser à la version coréenne de Yoko Ogawa. de là à imaginer que cette auteur est une belle référence, il n'y a qu'un pas... qu'une page ! que je ne suis pas prête de finir de tourner !

-Il n'y a pas de chemise repassée ?
Pas de réponse. Fulminant, j'ai fourragé dans le panier à linge posé devant le salle de bain et j'en ai extrait la liquette que j'y avais jetée la veille. Heureusement, elle n'était pas trop froissée. J'ai posé une cravate autour de mon cou, comme une écharpe, j'ai enfilé mes chaussures, pris mon agenda et mon portefeuille. Ma femme, toujours dans la cuisine, restait invisible. Pour la première fois en cinq ans de mariage, je partais au travail sans qu'elle m'ait aidé et dit au revoir. (p.19)



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Illustration : Darren Holmes

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