Le très corruptible mandarin - Xiaolong QIU


L'inspecteur Chen est chargé d'enquêter sur l'assassinat, très suspect, de Hua, un policier expérimenté qui enquêtait sur Xing, un financier soupçonné de corruption et enfui en Amérique où il espère obtenir le statut de réfugié politique. Alors qu'il tente de remonter discrètement la filière, allant jusqu'à reprendre contact avec des anciens camarades de ses années d'études en littérature, il se voit confier la charge de présider la délégation des auteurs chinois devant rencontrer leurs homologues américains durant un voyage officiel de deux semaines. Surpris par cette soudaine mise à l'écart, il mandate son fidèle lieutenant afin qu'il poursuive quelques surveillances de personnages suspects dans le monde des affaires immobilières. En Amérique, il tente de trouver la trace du "mandarin" mais aussi de faire tomber ses appuis hauts placés (les "rats rouges") tout en assurant son rôle de président de la délégation dont il se méfie des membres qui l'accompagne, pas forcément tous honnêtes dans leurs véritables intentions.
 

Voici la 4è aventure de l'inspecteur Chen Cao (c'est mieux de lire dans l'ordre) et j'avoue que je suis un peu frustrée car bien que le roman soit assez dense (plus de 300 pages) il y a des longueurs mais aussi des élipses et certains points esquissés ne sont pas exploités. Je pense au contact très suspect que l'auteur Bao a en Amérique avec son ancien camarade, et auquel il donne des informations importantes, Chen le soupçonne mais ne le confrontera pas dans le roman pour lui faire avouer son forfait.

Comme dans les romans précédents, l''auteur fait intervenir beaucoup de contacts pour aider Chen à mener à bien son enquête, il s'agit en fait de plusieurs enquêtes : 3 morts (2 en Chine et 1 en Amérique) dans ce roman : on y constate l'importance du réseau, de l'amitié, de la Foi. En Amérique, Chen retrouve Catherine, la policière venue en chine dans le roman "Visa pour Shangaï" et, comme attendu, leur relation n'ira pas plus loin que deux mains enlacées.

Je trouve que l'auteur mise un peu trop sur le remplissage de son roman avec des citations poétiques, car Chen est avant tout un écrivain poète et traducteur qui a été obligé de devenir policier par le Parti (des pages entières de poésies d'ailleurs référencées à la fin du livre) au détriment d'un développement sur les enquêtes elles-mêmes qui sont survolées : on n'a d'ailleurs aucune résolution car les coupables des 3 meurtres ne sont pas du tout dénoncés ni punis.

Autre surprise : j'ai trouvé étrange que la délégation chinoise n'ai envie que de restaurants chinois, de magasins chinois etc...alors qu'il y a bien d'autres choses à découvrir en Amérique pour un premier voyage. Quoiqu'il en soit on retrouve dans ce roman moult descriptions de plats chinois qui nous mettent l'eau à la bouche !

Je reste intéressée par la suite des aventures de Chen dont j'espère toujours qu'il finira par trouver un appartement correct pour sa mère et qui sait, une compagne à sa mesure : Ling ?

Il acheta un bâton de haricot vert confit, dougen, une spécialité de Tianjin. Il avait le délicieux souvenir d'en avoir partagé un morceau des années auparavant avec son amie Ling, et c'était une sorte de petit miracle de le redécouvrir dans un autre pays. Comme un gosse impatient, il s'empressa d'en arracher l'emballage en plastique pour se le fourrer dans la bouche. Il n'avait pas le même goût, mais de toute façon, il était impossible de ramener le passé. (p.169)

    

édité en 2005 (anglais)
"Red rats, a case of two cities"


Autres romans des enquêtes de Chen Caoi

Le très corruptible mandarin (tome 4 ici même)


Illustration d'entrée de billet : Hailay Blanck (m'a fait penser à Chen perdu dans la foule en Amérique)

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