La Frissonnière - Francine de MARTINOIR

L'histoire
Une jeune française expatriée aux Etats-Unis reçoit l'appel d'un notaire d'Aix-en-Provence : sa tante Louise Ortollari, qu'elle n'a pas connue car elle fut bannie par son père pour une raison qu'elle ne connaissait pas (mais que l'on va découvrir) , vient de mourir et l'a désignée son héritière (une maison à Calas nommée "La Frissonnière") à condition qu'elle lise une lettre laissée à son attention.

Mon avis
Quelle jolie surprise que ce court récit très bien écrit qui parvient en quelques chapitres à relater le destin solitaire d'une femme de lettres, la tante, intriguée par le destin d'un jeune homme né 200 ans plus tôt et qu'elle choisit pour sa thèse. Dans ce livre, il a des histoires dans les histoires, des mises en abîme où chaque chapitre porte le nom d'un carnet de mémoires.

Mais moi, je ne rêvais pas, tout se passait dans la réalité, dans le grand salon et dans ma chambre de La Frissonnière, plutôt en fin d'après-midi, comme si l'heure lointaine avait aussi quelque importance, et la nuit, le sommeil me ramenait vers des images que je crois anodines-je n'ai jamais chercher à les analyser-, je me cousais des robes dans de vieux rideaux qui soudain tombaient à mes pieds dans la rue, je courais dans la campagne aixoise sous un soleil de plomb, je tentais de brocher les pages d'un vieux livre sans y parvenir, je cherchais dans les librairies et les bibliothèques l'ouvrage que mon père n'avait jamais terminé, et, au moment où je croyais le saisir, je me réveillais. (p.91)

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