Le parfum des fleurs la nuit - Leïla SLIMANI

Well and Truly _ By Roni Horn


Dans le "cube", monumentale pièce en béton imaginée par Tadao Ando, sont exposés de grands blocs de verre, une oeuvre de Roni Horn intitulée Well and Truly. Ces blocs ressemblent à d'énormes bonbons à la menthe, à des icebergs qu'une main humain aurait modelé. (p.67)

En 2019, l'auteur accepte l'invitation de l'éditrice en charge de la série ma nuit au musée des éditions Stock et se rend à Venise pour passer la nuit dans le Punta della Dogana, un musée d'art moderne situé dans les anciennes douanes (Dogana da Mar) de Venise. Au cours de cette nuit particulière, alors alourdie d'un repas du soir trop riche, Leïla Slimani voit son esprit vagabonder entre différents continents jusqu'à l'Inde, revient sur sa jeunesse d'une famille marocaine et alsacienne et s'arrête sur l'origine du besoin de création littéraire.

La douane de mer, Venise


Poursuivant mes découvertes de la série "Ma nuit au musée", j'ai choisi ce titre pour Venise que je ne connais pas ; par ailleurs je n'avais encore lu aucun roman de cet auteur et je ne savais pas à quoi m'attendre.

Le début m'a convaincue par un style soigné et j'étais prête à la suivre dans sa nuit muséale mais au fil des pages je suis restée en surface du récit comme un nénuphar car j'ai cherché Venise, à peine évoquée, de même que le musée puisque l'auteur leur consacre à peine 10 pages sur l'ensemble du livre qui en fait 140.

L'introspection est ailleurs dans un passé plus ou moins récent où elle nous parle de ses voyages, du tourisme, de son éducation, de divers écrivains appréciés, de la cigarette, de religion, de films avec Marilyn Monroe, de sa liberté et de sa chance d'avoir vécu en France par rapport au Maroc (je veux bien la croire).

"Le Parfum des fleurs la nuit" fait référence au galant de nuit (cestrum nocturnum) ou encore jasmin de nuit dont les fleurs ne s'ouvrent que durant la nuit et qui se trouvait près de sa maison, un parfum propice à l'introspection et au regret du passé.
A Rabat, il y avait un galant de nuit près de la porte d'entrée de ma maison. En été, quand le soir tombait, nous gardions la fenêtre ouverte pour provoquer des courants d'air et mon père disait : "Vous sentez "? C'est le galant de nuit ! " Année après année, cela ne cessait de l'émerveiller. Il suffit que je ferme les yeux pour me souvenir de ce parfum entêtant et sucré. Les larmes me montent aux paupières. les voilà mes revenants. la voilà, l'odeur du pays de l'enfance, disparu, englouti. (p.70)

Une lecture mitigée pour ma part, j'admets sa grande culture, sa prose travaillée, mais je n'ai pas trouvé que le roman réponde réellement au thème de la "nuit au musée", où les lieux parlent d'eux autant que celui qui y séjourne.

Je poursuivrai bien entendu mes lectures dans cette série qui m'inspire ; certains écrivains ont vraiment trop de chance de pouvoir passer une nuit entière dans un musée !

publié en 2021


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