Jours de révolte - Gigi LEUNG LEE-CHI
Hong Kong, 2019. Des manifestations se déroulent contre le gouvernement rallié à la Chine et l'on suit plusieurs protagonistes, étudiants, professeurs et entourage, dans une lutte pour le retrait de la loi sur l’extradition.
J'ai commencé la lecture très enthousiaste ! le style de l'auteur est vraiment agréable, une sorte de murmure, comme une confidence, je me suis sentie happée par le récit de ces habitants de Hong Kong qui subissent une évolution dans leur société. Cette histoire m'a intéressée car je ne connaissais pas grand chose (rien) à la rétrocession de Hong Kong par le Royaume-Uni à la Chine.
« Retrait ! » – retrait des cours d’éducation patriotique chinoise, retrait du plan de développement urbain dans les Nouveaux Territoires, retrait de la décision du 31 août, retrait de la loi d’extradition.
Toutefois, le roman est complexe : c'est un roman choral où l'on suit les pensées de nombreux personnages et ce n'est pas aisé de continuer à se sentir impliqué auprès de tous.
De plus je me suis senti mal à l'aise car je réprouve toute forme de violences dans les manifestations et j'avais mal pour ceux qui se retrouvent gazés, blessés etc... Je suis trop sensible !
Tandis que pour ces jeunes sous pression, tristes et en colère qui, quelques jours plus tôt, faisaient encore du sport, allaient à l’école, révisaient et mangeaient ensemble, un ami, leur ami, avait été filmé en train de se faire tirer dessus avant de s’écrouler au sol pour se taire, le torse en sang. Ils n’avaient toujours pas pu le voir. Pourquoi s’était-il effondré dans une mare de sang tandis qu’eux, en parfaite santé, continuaient à aller en cours, à faire leurs devoirs, à manger, à faire leurs besoins, à dormir, à utiliser leurs portables – à vivre, finalement ? Comment digérer ça ?
Enfin, je n'ai pas trop compris tous les enjeux et les contestations mais j'ai envie de creuser le sujet.
Telles des aiguilles, ces remarques avaient crevé le ballon de son idéalisme.
Certaines explications sur les lieux de naissances qui donnent droit à certains lieux d'instructions sont presque ubuesques (faire des kilomètres pour étudier) mais je pense qu'il y a des aberrations même en France.
Certains d’entre eux, hongkongais par le droit du sol ou frontaliers, habitent Shenzhen mais vont à l’école à Hong Kong pour des questions d’état civil. Ils partent tous les après-midi à 16 heures pour avoir le temps d’arriver à Lo Wu et de prendre ensuite le bus de Shenzhen qui les ramène chez eux en deux heures. Ils arrivent à 20 ou 21 heures, finissent leurs devoirs ou révisent puis se couchent car ils doivent se lever à 4 heures tous les matins. Ils passent presque huit heures par jour dans les transports.
Heureusement qu'il y a un résumé des phases de la révolte à la fin du roman mais il aurait fallu les mettre au début en prologue.
Ce roman aura eut comme effet bénéfique celui de m'intéresser à l'histoire de Hong Kong, je poursuivrai donc quelques recherches pour en savoir plus.
Ce sentiment, son moi d’avant, celui qui ne portait qu’un masque ordinaire et qui traînait sans but, l’a connu lui aussi. Un jour, une grenade lacrymogène s’est coincée dans un arbre tout proche de lui, explosant dans une pluie d’étincelles rouges. Il y a eu de la fumée partout. Ça lui a rappelé un feu d’artifice qu’il avait vu au Japon : à l’instant précis où les premières fusées avaient explosé, ses yeux l’avaient fait affreusement souffrir.
![]() |
| 13 août 2025 |
#Joursderévolte #NetGalleyFrance #Fayard



Commentaires
Enregistrer un commentaire
Merci pour votre contribution à ce carnet de lectures (la modération des commentaires est activée pour les anciens articles)