UNE JOURNÉE D'IVAN DENISSOVITCH - Alexandre SOLJENITSYNE


Cinq heures du matin. Ivan Denissovitch, "Choukhov", incarcéré dans un camp de travail, se réveille fiévreux en cette froide journée d'hiver et se demande comment il va tenir jusqu'à la fin du jour sans aller à l'infirmerie. Cela fait 8 ans qu'il est emprisonné, et ses chances de sortir sont quasi nulles : personne n'est jamais sorti. Surpris encore au lit par un surveillant qui le punit, il commence sa journée par une corvée avant d'aller voir le médecin qui lui refuse le repos et le renvoie au travail. Heureusement, Choukhov est une force de la nature et malgré ses douleurs, il se démène avec ses camarades pour construire un mur. A la fin de la journée, Choukhov est satisfait d'avoir réussi à survivre tout en manigançant pour grappiller de la nourriture ou des cigarettes. Choukhov restera 10 ans et 3 jours dans son goulag (les 3 de plus à cause des années bissextiles).


Inspiré par sa propre expérience, Soljenitsyne décrit les pensées lancinantes qui surnagent dans le gouffre au fond duquel il est tombé lorsqu'il a été envoyé aux travaux forcés. C'est lors de sa cinquième année de goulag, que l'auteur conçoit ce récit qui met en scène un double de lui-même, débrouillard, respectueux de ses comparses, et prompt à la recherche de toute manière d'éviter la faim ou le froid qui sévissent dans les camps aussi pugnaces que les mauvais traitements, la malpropreté et une certaine cruauté des habitudes. Certains passages ne sont pas exempt d'un humour timide qui montre à quel point même en captivité, l'homme garde une forme d'espoir en se détachant de certaines contingences matérielles.

Un classique de la littérature étrangère que je recommande mais que j'ai mis du temps à achever, moins intéressant que LE PAVILLON DES CANCEREUX que j'ai vraiment adoré et dévoré.

Et dire qu'il existe de ces fainéants qui s'en vont, sans que personne les oblige, courir dans les stades, à qui ira le plus vite. Faudrait les faire cavaler comme nous, ces cocos là, après toute une journée de travail, les reins encore tout cassés, avec des moufles mouillées, des bottes de feutres usées, et au froid par dessus le marché. (p.167)



Один день Ивана Денисовича
année de sortie 1962
lu en broché
250 pages


illustration d'entrée de billet : © Daehyun Kim

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