Les anges noirs - Ævar Örn JOSEPSSON


LilyaCorneli & MarieMann

Oubliez la quatrième de couverture que vous lirez n'importe où sur internet : ce ne sont que des âneries mais surtout il y est donné un indice qui n'est en fait révélé qu'au milieu du roman (la "meilleure informaticienne !! vraiment ? )!

Le récit début avec deux enquêtes a priori distinctes : l'une concerne le vandalisme d'une voiture d'un PDG véreux duquel on a sans doute chercher à se venger et qui dépose plainte, l'autre celui d'une disparition soudaine d'une femme (Birgitta)  qui n'est pas revenue chercher ses enfants chez son ex mari comme prévu après le week-end. Les policiers s'attaquent donc à ses deux affaires, tandis que le chef de service s'apprête à partir en vacances en fin de semaine, laissant sa place à l'un de ses équipiers qui n'est pas le plus ancien mais le plus capable.

Birgitta (la "meilleure informaticienne") travaillait sur des programmes d'espionnages sensés faire chanter les gros pontes qui détournent de l'argent pour le placer dans les paradis fiscaux et était donc de mèche avec les services d'espionnage islandais qui cherchent à récupérer un ordinateur portable qu'elle aurait dû avoir avec elle. Le corps de Birgitta finit par être retrouvé dans une cavité inondée du tunnel du Hvalfjörður qui relie Reykjavik à la partie Nord-Ouest de l'île où elle possédait un chalet.

Reste à l'équipe de policiers (qui travaillent un peu chacun pour soi en espérant monter les échelons) la difficile tâche de la reconstitution de l'emploi du temps des protagonistes au cours de cette soirée du samedi soir où Birgitta était encore en vie dans un night club, et démêler parmi les nombreux témoignages le vrai du faux.


Voici un polar nordique qui m'a vraiment tenu en haleine bien que l'enquête soit assez longue ma foi, mais le style de l'auteur étant assez soutenu ce qui rend la lecture agréable et intéressante avec beaucoup de digression sur la psychologie des personnages dont on découvre les pensées les plus intimes dont certaine sont plutôt graveleuses ce qui auraient pu être un peu raccourcies car on avait bien compris que l'un des policiers ne pense qu'à "ça" lorsqu'il croise d'une femme ! Ce n'est que vers la fin que l'on découvre que Birgitta aura été la victime d'un drame passionnel sans aucun rapport avec son activité d'espionnage. Une enquête qui patine beaucoup car l'auteur nous emmène sur beaucoup de pistes (j'ose dire "noires") : espionnage, alcoolisme, précarité, solitude, détournement d'argent, adultères, tabagisme, etc...tout en décrivant une société plutôt morfondue qui comme tout le monde attend impatiemment les vacances pour vivre enfin. Un dénouement honorable.

roman sorti en 2003
2012 en français

Karin était douée, il l'avait compris dès le jour de son arrivée dans la section, cinq ans plus tôt. Elle deviendrait chef de brigade, au bas mot. C'était une question de temps et, toutes carte en main, elle pourrait assez vite se trouver en position de donner des ordres. Il s'attendait à vivre pareille situation avant de partir en retraite. Ce qui ne le dérangeait nullement. Il y avait pire comme supérieur.(p.59)


  • Les plus : un style soutenu et intéressant. Une étude de la société islandaise (emprise américaine sur le pays).
  • Le moins : non traduction des devises (500 000 couronnes = 3450 €)  

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