ENDO Shûsaku - Le dernier souper et autres nouvelles


1-Les ombres (43 pages). Un homme entreprend l'écriture d'une lettre au prêtre japonais catholique qui fut un ami pour sa mère, devint son mentor malgré lui, et finit par être défroqué pour être tombé amoureux d'une japonaise et avoir vécu en couple avec elle ; l'auteur retrouve l'ancien prêtre par hasard et peine à le reconnaître.
Je ne sais pas si je vous enverrai cette lettre. Je vous en ai déjà écrit trois, mais ou je me suis arrêté en route, ou je les ai fourrées dans le tiroir de mon bureau sans jamais les poster.
2-  Le retour (17 pages). - Un homme mesure combien il est seul au monde à l'instant où il doit transférer les cendres de son frère avec les restes de sa mère dans un plus grand caveau.
C'était un après-midi d'été brûlant. J'avais commandé une nouvelle pierre tombale chez le marbrier funéraire, à Fuchû.
3- Le dernier souper (30 pages). Un médecin vient en aide d'un vieil homme rongé par un cancer du foie et par la culpabilité d'avoir été cannibale pour survivre pendant la guerre.
"Docteur !" s'écria soudain un dénommé Tsukada, assis à côté de moi, dans un restaurant. A ce mot, le cuisinier, un couteau à la main, leva la tête et cligna de l'oeil dans ma direction pour me signifier que cet homme était connu dans un établissement à cause de son penchant pour l'alcool.

Encore un très beau petit fascicule à 2 € pour entrer dans l'univers d'un grand écrivain où nous découvrons la facette peu commune de la religion chrétienne au Japon, pays traditionnellement shintoïste. Ces trois nouvelles sont extraites d'un plus important recueil édité sous le titre français "Une femme nommée Shizu" et qui comporte dix nouvelles écrites entre 1959 et 1985, dont les thèmes tournent autour de la mémoire, le rachat des fautes, le pardon de Dieu.

A lire d'urgence ! (pas pour l'aspect "religion" mais pour le style). 

année sortie 1959
édition française en 1997 pour Denoël
100 pages
traduction du japonais par Minh NGUYEN-MORDVINFF
illustration d'entrée de billet : © Keigetsu Kikuchi

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