MANKELL Hennig - Le chinois


2006. Suède. Dans un petit village retiré, les habitants sont retrouvés tous froidement exécutés à l'arme blanche, un sabre vraisemblablement ; tous de la même famille. Birgitta Roslin découvre par hasard que l'un des noms de famille est aussi celui des parents adoptifs de sa mère. Etant en convalescence, elle se rend sur place et parvient à découvrir un carnet écrit par un émigrant du siècle dernier, ancêtre de ces gens, qui s'était installé en Amérique, à l'époque de la construction de voies de chemin de fer ; son journal y relate son aversion pour les travailleurs sous ses ordres. Suivant la piste d'un ruban rouge trouvé à proximité des crimes, la juge décide d'enquêter toute seule et découvre qu'un mystérieux chinois aurait été de passage au moment des sanglants évènements. 
Les voyageurs avaient disparus depuis longtemps. L'un d'eux reposait au fond de l'océan, les autres dans des tombes anonymes. Pendant toutes ces années, une complainte était montée de leurs sépultures. C'était sa mission à présent de les faire taire pour toujours. Tout reposait entre ses mains : faire en sorte que ce voyage, enfin, s'achève.

Un roman en 4 parties que j'ai lu en quelques jours, efficace quoique moins intéressant que d'autres écrits par l'auteur. J'ai beaucoup aimé la première partie, en Suède, la découverte des corps et la piste suivie par notre héroïne qui a (comme l'inspecteur Wallander) le même âge que l'auteur. J'ai beaucoup moins aimé la partie du passé en 1863, et j'ai lu avec un certain agacement tout ce qui avait trait aux idéaux communistes qui s'étalent sur plusieurs pages (chapitres) car ils illustrent le questionnement de Birgitta Roslin sur sa jeunesse activiste persuadée que le bonheur et la liberté des hommes arriveront grâce au "petit livre rouge". J'ai trouvé la construction du roman pourtant judicieuse : 4 parties assez égales, des titres évocateurs, mais je pense que l'auteur a tout de même un peu "rempli" certains passages en se répétant ; c'est mon avis. Au final, un roman policier atypique (l'enquête n'est pas faite par la police) et plutôt efficace car on a envie de savoir... mais hélas jonché de trop de coups du sort assez peu vraisemblables.

Pour conclure, j'ai été happée par le récit mais j'ai regretté que certains passages me semblent artificiels ou superficiels.

 
titre original : Kinesen
année sortie 2006
édition française en 2011 aux éditions du Seuil
560 pages
traduction du suédois par Rémy CASSAIGNE
illustration d'entrée de billet : affichette de propagande pour le petit livre rouge de Mao

Commentaires