LE COMMISSAIRE BORDELLI - Marco VICHI


1963. Le commissaire Bordelli enquête sur la mort suspecte d'une richissime vieille dame asthmatique dont la mort semble à première vue naturelle. Avec un naturel profondément empathique, Bordelli croise dans Florence écrasée dans la chaleur d'un été étouffant des personnages où se reflètent le souvenir d'une guerre encore proche. Sa pugnacité lui fait douter de l'innocence des neveux qui étaient loin à l'heure présumée de la mort. Mais le destin garde parfois une carte dans sa manche qui s'abat au moment où on ne l'attend plus.



Un livre choisit sur un "coup de coeur" : envie de lire un "polar" et celui-ci nous emmène dans une époque où les technologies nouvelles étaient encore à inventer. J'ai eu un peu de mal à "visualiser" Bordelli, la cinquantaine solitaire, bien décidé à s'arrêter de fumer mais tirant frénétiquement sur son mégot dès que possible, intéressé par les femmes (jeunes), une sorte de bon vivant qui, au fil du roman, rassemble des convives de divers horizons qui finiront autour d'un (drôle de) repas bien arrosé. Épicure au pays du Caravage. Une lecture plaisante sans plus, je n'ai pas vraiment été emballée par Bordelli qui reste un personnage dépeint peut-être de manière trop superficielle. J'ai plus été intéressée par le personnage haut en couleurs de Dante, le frère savant-fou mais oh combien intrigant de la morte. L'enquête en elle même n'est pas transcendante et, pour tout dire, pour une fois, j'avais deviné le mode opératoire avant le dénouement !
Il alluma une cigarette et poussa le portail avec une certaine pudeur, comme s'il violait l'intimité de quelqu'un. Il traversa le jardin, entra dans la maison et gagna aussitôt la chambre de Rebecca, au premier étage. Il ouvrit tout grand la fenêtre u'il avait laissé entrebâillée, s'empara d'une chaise et s'assit devant. Il regarda le vent agiter lentement les branches des arbres majestueux, puis,s'endormit, le menton sur la poitrine, bercé par les stridulations des cigales. (p.166)



Il Commissario Bordellli
année de sortie 2002
lu en poche
210 pages


illustration d'entrée de billet : couple (détail) dans une peinture du palais Pitti

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