Loch Down Abbey - Beth COWAN-ERSKINE


Les Inverkillen, une famille aristocrate d'Écosse vivant à Loch Down Abbey, une propriété dans la famille depuis 600 ans, voit son train de vie chamboulé lorsque la nounou meurt d'une nouvelle épidémie qui va proliférer dans le voisinage, écartant peu à peu leur domesticité. Mais le grand bouleversement va venir lorsque le fils ainé de la comtesse douairière est retrouvé mort dans la rivière à un endroit où il n'aurait pas dû se retrouver vu qu'il ne savait pas nager. Alors que la police conclu à un accident, Madame MacBain, la gouvernante, pense que sa mort profite à l'un des héritiers et cherche quel est le membre de la famille qui aurait pu être à ses côté lors de l'accident.

Très heureuse surprise que la lecture de ce roman vraiment bien écrit et truffé d'humour, faisant le parallèle astucieux entre le confinement vécu peu à peu par la famille Inverkillen et le confinement de 2020 suite au COVID : les malades sont isolés, ceux qui sont en contact avec des gens potentiellement touchés portent des masques pour ne pas contaminer ceux qui ne sortent pas du domaine etc.. même la raréfaction du papier toilette est évoquée, c'est tellement bien fait !

On pense aussi forcément à la série des Downton Abbey pour ceux qui l'ont vue car elle décrit les routines des maitres en étages et des domestiques en sous-sol.

Bien que ce ne soit pas un roman policer, la quête de la gouvernante qui cherche à comprendre la cause réelle de la mort du comte me fait classer ce roman en tant que "cosy-mystery" ; le côté "humour" est lui apporté au gré des chapitres où tout va de mal en pis pour les Inverkillen qui perdent leurs routines : obligés d'allumer eux-mêmes leur feu de chambre, d'apprendre à faire les lits, de se limiter à 6 pièces des centaines de pièces du château, de ne plus de servir de tous les cabinets de toilettes car il n'y a pas assez de PQ ! Pour couronner le tout, la famille découvre à la lecture du testament qu'elle est au bord de la ruine à cause de la mauvaise gestion du domaine et qu'il va falloir vendre !

Vraiment l'imagination de l'auteur, qui s'est inspirée de la famille de son époux écossais et du confinement subit, n'a pas de limite et l'épilogue se tient dans une note positive, comme on dit dans les contes "tout est bien qui finit bien" (pour ceux qui le méritent !). 

Un très bon moment de lecture que je recommande.

publié en 2021

Mme MacBain expliqua le nombre d'allers-retours faits chaque jour entre les chambres et les quartiers des domestiques : allumer le cheminées, emporter les poubelles, les ramener une fois vides, habiller les dames et finalement faire les lits et nettoyer les chambres. Tous ces trajets empiétaient franchement sur des tâches bien plus importantes, comme la lessive.
- Habituellement, ces tâches sont gérées par six femmes de chambre et deux valets de pieds, mais il ne reste plus que Maxwell et moi à présent, alors quand un grain de sable nous fait prendre du retard, c'est le programme de toute la journée qui s'en trouve modifié. Si les dames acceptaient de s'habiller seules et de prendre leur petit-déjeuner dans la salle à manger, cela nous donnerait plus de temps pour faire les chambres. Cela aiderait également, la cuisinière. Elle est seule aux fourneaux désormais et nous avons dû enrôler Lockridge pour l'aider. 
Lockridge ? Le chauffeur fait la cuisine ? Mon Dieu mais où va le monde ? (p.223)

Illustration d'entrée de billet : Hôtel Schloss Roxburghe

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