Le sorcier et la luciole - Christine Campadieu


Dans le début des années 2000, par un heureux concours de circonstances, la vigneronne Christine Campadieu (la luciole) a eu l'occasion d'accompagner Jim Harrison (le sorcier) dans son pèlerinage sur les traces des poètes espagnols, avant de le suivre dans d'autres visites en Europe. Elle sera également invitée chez Jim, fera connaissance de ses amis et famille. Le récit que fait l'auteur s'organise en chapitres thématiques non chronologiques et certains passages sont illustrés de photos rassemblées à la fin du livre.

Sans la gentillesse de mon amie M. qui me l'a offert pour mon anniversaire, je serais passée à côté de ce petit bijou pour moi qui aime le Grand Jim depuis quelques années maintenant (depuis ma première lecture en 2008 avec "Faux Soleil").

Grâce à ce court récit (160 pages environ) j'ai appris certaines choses de Jim que j'ignorai (oui oui), notamment son caractère plutôt bougon. Je savais déjà qu'il aimait les bons petits plats et le vin ! et bien nous sommes biens servis de ce côté là avec nombre description de repas et de recettes.

Il y a beaucoup de mélancolie, que je peux comprendre, dans les mots de l'auteur très affectée par la perte de son vieil ami qui décède d'une crise cardiaque en 2016, le stylo dans une main et une cigarette dans l'autre, et qui avoue avoir eu besoin de plusieurs années pour être enfin capable de délivrer les souvenirs secrets de ce grand écrivain qui fait partie de mes préférés.

Voici un très joli récit rempli de poésie avec un bémol car l'auteur fait des allusions à des moments douloureux de sa vie personnelle sans trop les expliquer, ce qui m'a un peu déconcertée car il est tout de même question d'un mari qui se suicide dans un premier temps, et plus loin d'un divorce : ces informations surgissent un peu comme sorties de nulle part et me semblent incongrues dans ce récit.


publié en 2024

Ce dîner a été l'un des plus vivants et mémorables de ce séjour parisien. Le lendemain, les deux Jim étaient invités à un "banquet littéraire" avec Jay McInerney, jolie concentration d'écrivains américains au Cent-quatre dans le 19è arrondissement, organisée par la ville de Paris. Nous sommes rentrés en faisant le détour par les quais, mais Jim n'a pas manqué de s'extasier devant le "plus vieil arbre de Paris" dans le square Viviani, juste devant le restaurant, un arbre impressionnant aux branches soutenues par des attelles, un robinier planté là avant la naissance de Voltaire. (p.126)



Illustration d'entrée de billet : Ron Hicks

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