The Mistress of Bhatia House - Sujata MASSEY
Le projet de cet hôpital est porté par la Dr Miriam Penkar, spécialisée en obstétrique et future directrice de l'établissement, dont le combat d'avant garde concerne la grossesse maitrisée et il est soutenu par la belle-fille de Sir Dwarkanath Bhatia qui a convié ses amies et dames de la société indienne ainsi que quelques anglaises de bonnes famille. Perveen s'y rend à la place de Gulnaz, sa belle-sœur qui vient d'accoucher afin d'apporter sa contribution. Lors de cette garden-party, l'enfant héritier des Bhatia prend feu et est sauvé par Sunanda sa nounou, une jeune femme de 20 ans, les deux sont grièvement brûlés.
Bientôt, les drames s'enchainent : la nounou est accusée d'avortement et enfermée, Sir Dwarkanath Bhatia, principal donateur pour le futur hôpital et en particulier pour donner le terrain, meurt assez soudainement victime d'un empoisonnement au plomb peu de temps après s'être rétracté du projet, la cabane de jardin où résident les employés de la maison des Mistry est incendiée et enfin c'est au tour du jeune hériter à peine remis de ses brûlures d'être victime d'un empoisonnement.

Disponible uniquement en langue anglaise
Pour se 4è tome, l'auteur n'a pas ménagé sa peine et de nombreux thèmes puissants sont ici abordés : fausse déclaration, viol, dépression, falsification du cadastre pour n'en citer que quelques uns.
Tout en regrettant de ne pouvoir exercer en tant qu'avocate puisque interdite de se présenter au concours car elle est une femme, Perveen doit subir de nombreux affronts et moqueries comme ce moment où elle est expulsée d'un tribunal.
Sans oublier de satisfaire ses propres besoins d'amour en recherchant la compagnie de Colin Sandringham, son amoureux interdit par les conventions sociales, Perveen n'est pas une femme à se laisser abattre et elle va cette fois œuvrer sur de nombreux tableaux :
- prendre la défense de Sunanda et rechercher l'auteur de la lettre de dénonciation,
- héberger Sunanda chez elle après que la jeune nounou ait été mise à la porte de la maison de son frère afin de lui permettre de soigner ses brûlures infectées,
- rechercher l'auteur du viol subi par Sunanda qui en garde de vagues souvenirs (elle a été frappée),
- s'investir dans le combat sur la maîtrise de la natalité du Dr Miriam Penkar qui a sollicité son aide notamment pour instruire le cadre légal du futur hôpital,
- enquêter sur le moyen mis en oeuvre pour empoisonner le doyen puis celui du petit garçon,
- prendre en charge sa nièce après le départ de Gulnaz victime de dépression post-partum qui est retournée chez ses parents.
“He hit the back of my head. I thought he would kill me.” / Il m'a frappé à l'arrière de la tête ; j'ai vraiment pensé qu'il allait me tuer(p.316)
You must join the core committee and handle the legal contracts for "us.”(p 15). / Vous devriez nous rejoindre au conseil d'administration et vous occuper de la partie juridique.
Mon idée de la garden-party à la maison Bhatia
![]() |
Le raja Raj Singh de Chamba et sa rani dans les jardins de Rajnagar |
L'intrigue
L'auteur poursuit la description de la société indienne du début du XXè siècle
- dans le premier tome "Les veuves de Malabar Hill", Perveen résout l'héritage de trois veuves qui ont failli se faire dépouiller par l'enfant illégitime du défunt,
- dans le deuxième tome, "La malédiction de Satapur", Perveen enquête pour le compte du gouvernement ce qui est le mieux pour l'éducation de l'hériter d'une principauté (et fait la connaissance de Colin),
- dans le troisième tome "Le prince de Bombay", Perveen résout le meurtre d'une jeune étudiante,
- dans ce quatrième tome, l'auteur dépeint davantage l'aspect social avec la division des classes, la ségrégation raciale (les indiens ne sont pas autorisés à entrer dans certains clubs, la parentalité, le traitement des employés de maison, l'exploitation des plus faibles, la corruption de la police, l'enlèvement contre rançon. Un effet papillon des plus dramatiques va entraîner la désolation :
- (1) le Nawab de Varampur possède un terrain qu'il est prêt à céder pour l'hôpital - les Bhatia assurant les matières premières - mais il est volage, psychopathe et très porté sur les jeunes femmes (y compris non consentantes) et exerce son "droit de cuissage" à son bon plaisir,
- (2) deux associés peu scrupuleux tentent de tirer avantage de la situation en sacrifiant la victime censée porter l'affaire devant la justice afin de mettre Varampur en difficultés et de récupérer ses terrains,
- (3) élimination de tout opposant qui pourrait faire foirer l'arnaque : les terrain rapporteront bien plus en réalisant beaucoup de construction (promoteurs véreux) plutôt qu'un hôpital.
“Ladies have good intentions, but they cannot guarantee land or building materials. All of that is up to the husbands, and for us, business always comes first. There are other uses for Varanpur stone.”(p. 324) / Ces dames ont de bonnes intentions mais elles ne fournissent ni le terrain ni les matériaux de construction. Tout est sous le contrôle de leur mari, et pour nous, les affaires avant tout. Nous avons d'autres projets pour les terrains de Varampur.
La pâtisserie Yazdani
Yazdani bakery dont il est question dans le roman |
Perveen et Colin
La relation clandestine "en tout bien tout honneur" entre Perveen et Colin prend racine : baisers fougueux, entente cordiale au delà de la chair, j'aime beaucoup et je trouve que l'auteur gère bien leur attachement grandissant.
From the twenty-foot distance, Colin sent Perveen a look that seemed to implore her to join them. Instead, she sent back a message with her eyes. I love you. These were words she’d never said aloud to him, but that she hoped he could understand. (p.415)
Ma traduction
Colin envoya à Perveen un regard qui l'implorait de parcourir les 6 mètres qui les séparaient mais elle lui répondit "Je vous aime" sans même parler, son regard portait les mots qu'elle ne pouvait s'autoriser à dire à voix haute mais qu'elle espérait qu'il comprenne.
J'espère comme beaucoup d'autres lecteurs, une prochaine évolution de leur histoire sans trop avoir beaucoup d'espérances, à moins que Perveen et Colin ne finissent par quittent l'Inde qui n'est pas prête pour leur union.
J'espère comme beaucoup d'autres lecteurs, une prochaine évolution de leur histoire sans trop avoir beaucoup d'espérances, à moins que Perveen et Colin ne finissent par quittent l'Inde qui n'est pas prête pour leur union.
“Love cannot conquer all, you are saying.” “Not in my country, and perhaps not yours, either. ” Perveen stretched out a hand across the table toward him. Softly, she said, “What we have together is special—but I hope you understand it can’t ever be a happily-ever-after fairy tale.” (p.268)Vous dites que l'amour ne peut pas tout conquérir, ceci est vrai dans mon pays et sans doute dans le vôtre. Perveen lui tendit la main à travers la table. Ce qui nous rapproche est spécial mais j'espère que vous comprenez que cela ne peut pas se terminer en gentil conte de fée.
La maitresse de la maison Bhatia ?
Le titre n'est pas le plus approprié car il n'est pas vraiment question de "la maîtresse de la maison Bhatia" dans ce roman, elle n'a pas un rôle important, en tout cas moins que la nounou qui pour moi est l'héroïne en tant que victime persécutée.
L'humour bien présent
J'adore cet extrait. Contexte : Tajbanu, la grand-mère (mère de Gulnaz) veut savoir si sa petite-fille grandit bien et si elle a pris du poids.]
(ma traduction)
- Je ne suis pas certaine car je suis absente la plupart du temps.Perveen eut l'intuition d'avoir dit une bêtise.- Vous avez raison, il est important de surveiller le poids, je vais lui demander (à la nounou).- Avez-vous une balance ?Tajbanu cherchait à savoir si Perveen allait mentir.- Je ne sais pas.Perveen eut une idée.- Notre cuisinier dispose d'une grande balance.Tajbanu porta la main à son visage.- Oh mon Dieu ! Allonger ma petite fille comme une botte d'oignons ou un morceau de viande !- Nous aurons une balance rien que pour elle dès demain.Texte original (page 287)"I’m away most days, so I’m not sure.” Perveen had a sense she’d said the wrong thing. “You are right that checking weight is important. I’ll ask her.” “Do you have a baby scale?” Tajbanu was watching Perveen closely, as if to catch her in a lie. “I don’t know.” Perveen had a sudden inspiration. “Our cook, John, has a large scale in his kitchen—” Tajbanu put a hand to her head. “Oh, meri mai! To lay my grandchild on the same place as onions and meat!” “We will be sure to have a proper scale by tomorrow.”
Le pot aux roses
Les coupables sont démasqués dans une fin à la Hercule Poirot digne d'Agatha Christie sans toutefois donner entière satisfaction sur les empoissonnements qui eurent lieu "par accident". Concernant les malheurs de Sunanda, c'est au hasard d'une conversation avec Colin dont le travail consiste à relever les limites des territoires que Perveen comprend que certaines personnes ont intérêt à annexer des terrains appartenant au Nawab de Varampur, d'où la tentative d'intimidation sur la nounou sa victime pour quelle porte plainte, avec comme incidence la récupération de terrain puisque la colonie britannique ne peut juger et condamner un prince mais peut lui retirer des terres.
Et la suite ?
Ah la la me voilà pour un temps orpheline de cette histoire, de cette héroïne que j'ai adoptée comme elle m'a envoutée !
![]() |
deux femmes parsies |
Gulnaz retournera-t-elle chez elle auprès de son mari et son bébé ?
Perveen aura-t-elle la force de présenter Colin à sa famille ?
J'espère que l'auteur travaille à nous concocter une nouvelle aventure de Miss Mistry !
Commentaires
Enregistrer un commentaire
Merci pour votre contribution à ce carnet de lectures (la modération des commentaires est activée pour les anciens articles)