Belphégor - Arthur BERNÈDE
Un veilleur de nuit est assassiné au Musée du Louvre. La police, en la personne de l'inspecteur Ménardier, se met en quête du coupable ainsi que le détective privé Chantecoq et le journaliste Jacques Bellegarde qui travaille au Petit Parisien.
Le début
- Il y a un fantôme au Louvre !Telle était l’étrange rumeur qui, le matin du 17 mai 1925, circulait dans notre musée national.Partout, dans les vestibules, dans les couloirs, dans les escaliers, on ne voyait que des gens qui s’abordaient, les uns effrayés, les autres incrédules, et s’empressaient de commenter l’étrange et fantastique nouvelle.Dans la salle dite des « David », devant le célèbre tableau, le Sacre de Napoléon, deux gardiens discutaient avec animation.Bientôt, les balayeuses et les frotteurs qui, ce jour-là, n’accomplissaient que fort distraitement leur besogne, s’approchaient d’eux, afin d’écouter leur conversation, qui ne pouvait manquer d’être fort intéressante.

Avis mitigé
Une lecture que j'ai moyennement apprécié : j'ai aimé l'humour qui est distillé à de nombreuses reprises mais j'ai été agacée par la longueur du récit aux multiples rebondissements et les innombrables répétitions (35 passages de la formule "roi des détectives" pour nommer Chantecoq).
Dévoilement de l'histoire
Après avoir acheté un buffet au collectionneur Papillon dans lequel se trouvait un livre ancien qui indique l'emplacement d'un trésor dans le Louvre, Simone Desroches, héritière ruinée et maîtresse de Jacques Bellegarde, met en place un cambriolage (qui tourne mal avec la mort d'un gardien qui l'a surpris). Revêtue d'un costume effrayant de fantôme couvert d'un drap noir, elle s'introduit de nuit dans le Louvre afin de récupérer une caisse renfermant un trésor caché sous une statue. Il ne lui reste plus qu'à faire fondre les pièces d'or et récupérer les pierres précieuses de la couronne afin de fuir à l'étranger et se refaire une nouvelle vie. Mais c'est sans compter la perspicacité des deux polices (Ménardier et Chantecoq) à ses trousses, aussi elle n'hésite pas à créer de faux témoignages pour accuser son ex amant Bellegarde d'être Belphégor, celui-ci ayant mis fin à leur relation car il est tombée amoureux de Colette, la fille de Chantecoq. Le journaliste devra se cacher chez Chantecoq pour permettre au détective de découvrir le pot aux roses. Après avoir mis en scène sa propre mort, incarné sa soeur venue rendre ses hommages devant sa dépouille, Simone ressuscitée finit par se suicider dans un grand final théâtral.
Où l'intérêt s'étiole

Le style n'est pas si mal mais la structure du roman, basée sur les publications épistolaires dans un journal quotidien, illustre parfaitement ce que j'ai déjà remarqué pour "Le faucon de Malte" : on a l'impression qu'il faut tenir le lecteur en haleine, le titiller pour qu'il achète la suite (qui n'en finit plus...). Les multiples rebondissements sont parfois invraisemblables mais le livre se lit assez rapidement.
En parallèle des publications quotidiennes de 1927, un film de 4 épisodes fut projeté dans le même temps. Et lorsque le feuilleton littéraire s'acheva, le roman fut publié en avril 1927.
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| 1927 |
De nombreux thèmes abordés qui sont toujours d'actualité
- Le besoin d'argent, coûte que coûte même au prix d'un assassinat.
- Les méfaits de la drogue.
- La vacuité des rentiers (époux Papillon).
- Les a priori de l'étranger : avec le (long) passage humoristique entre les époux Papillon lorsque lui veut rester pour acquérir un bibelot de plus et qu'elle veut repartir en voyage au plus vite.
- Eudoxie, il nous est impossible de partir demain au Japon.- Pourquoi ?- Parce que j’ai lu dans un journal qu’une épidémie de béribéri, apportée à Yokohama par des Noirs, venait d’y éclater et se propageait dans tout l’empire nippon avec une rapidité foudroyante.- Le béribéri ! s’exclamait Eudoxie. Qu’est-ce que c’est que cela ?- C’est la maladie du sommeil… Il paraît qu’en moins de huit jours elle a fait plus de cinq cent mille victimes.
Adaptations
Il y eu plusieurs adaptations cinématographiques.
- Je viens de revoir sur le site de l'INA-Madelen) une adaptation très libre "Belphégor ou le Fantôme du Louvre", un feuilleton en 4 épisodes datant de 1965.
- Mais il y eu précédemment les films muets en 1927 très fidèles aux personnages et déroulement du récit.
- Et en 2001, un film "Belphégor, le fantôme du Louvre" avec Sophie Marceau que je n'ai pas du tout aimé.
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| la statue de Belphégor à terre dans la salle des dieux barbares film (muet) de 1927 |
Ceux-ci, après avoir reçu ses instructions, se dissimulèrent derrière deux grandes statues qui décoraient la salle des Dieux barbares. Ménardier se blottit dans une énorme vasque où il disparut tout entier, tandis qu’à travers les larges fenêtres garnies de barreaux qui donnaient sur la cour du Louvre, les rayons de la lune se glissaient, nimbant de leur argent clair la tête du dieu Belphégor, gisant toujours au pied de son socle, sur les dalles en mosaïque encore marquées par le sang du gardien Sabarat.
Un peu de géographie
Chantecoq habite sur l'avenue de Verzy qui est une voie privée :D’un bond, Chantecoq s’élança vers la fenêtre, qu’il ouvrait précipitamment. Le petit jardin au milieu duquel s’élevait la villa était désert ; mais il lui sembla qu’une ombre filait rapidement dans l’allée de Verzy, et se confondait promptement avec les ténèbres.





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