Pas le moral à Balmoral - S.J. BENNETT


- Avez-vous remarqué ? Ils ont servi des huîtres, ce soir.
- Oui, délicieuses, confirma-t-il avec un sourire entendu. Mais vous en avez mangé ? s’étonna-t-il avec un haussement de sourcils. 
- Non, même si j’en raffole. Vous savez que je ne peux pas me permettre d’en consommer à l’étranger.
- Je pense qu’on peut faire confiance aux Froggies sur ce point. Il y a peu de chances qu’ils essaient de vous empoisonner. Et ils préparent les huîtres comme personne. Depuis toujours. 
- Je n’en doute pas. Le problème, ce n’est pas les Français. Ce sont les huîtres elles-mêmes. On ne sait jamais. Et un estomac dérangé serait une catastrophe. 
- J’imagine, oui. Dommage. Elles étaient succulentes. (p.15)

1957. La reine Elizabeth est en visite en France mais voilà que quelques erreurs se glissent dans le protocole : des huitres lui sont servies, non pas qu'elle n'aime pas cela mais il ne serait pas bien vu qu'elle tombe malade durant un voyage officiel ; puis son discours en français disparait, ainsi que toutes les copies restées en Angleterre : cette fois pas de doute, quelqu'un dans le bureau veut lui nuire. 
De retour à Londres, une call girl et son client sont assassinés dans une maison dans les mews servant officiellement de club de gentlemen dans lequel son époux se rend parfois, mais disposant à l'étage d'une chambre qui est malencontreusement utilisée pour des rendez-vous galants. Une personnalité très haut placée ayant été aperçue le soir du meurtre devant le club sème la panique dans les services de la sécurité intérieure.
Au grand dam des "moustachus", les trois conseillers de son bureau privé, la reine, qui chaque jour lit avec circonscription les rapports des ministres ou de la police contenus dans les boîtes rouges royales, s'intéresse à ce meurtre et mandate la nouvelle secrétaire qui vient d'arriver dans le bureau privé pour enquêter secrètement et lui rendre compte directement.
 

Choisissant ce livre grâce aux avis de Babelio, je suis vraiment enchantée d'avoir trouvé un auteur dans la veine d'Agatha Christie avec en prime une héroïne, Elizabeth II, pour qui j'avais de l'admiration.

Ici, l'auteur lui adjoint Joan McGraw, une femme de 37 ans (la reine en a 31) en qualité de secrétaire dans son bureau privé, qui va l'aider à découvrir le complot qui vise à amoindrir les prérogatives de la reine. Depuis son château de Balmoral, la reine va même entamer une correspondance codée avec Joan pour diligenter les actions de Joan à Londres, non sans danger, ce qui témoigne du fait qu'elles ne sont pas loin de faire sortir le loup du bois ! 

L'enquête en elle-même est assez longue car elle est entravée par les services secrets, mais la reine désire que le crime soit résolu, d'autant que son cher et tendre est d'une manière ou l'autre une victime collatérale de cet assassinat. Qui a tué cette pauvre femme déguisée en princesse Grace Kelly et qui portait le diadème volé dans le coffre d'un ministre en fonction ? Qui était le "client" retrouvé un couteau planté dans son œil ? Grâce à la perspicacité de la reine, la cause des morts sera mise à jour, de même que l'investigateur des actions visant à déstabiliser la jeune reine.

la reine et la boite rouge, image de la newsletter de l'auteur, évidemment je me suis abonnée !


Une très jolie découverte qui me donne envie de lire la suite qui paraitra l'année prochaine. Eventuellement je lirais les 3 tomes précédents. 

Sir Hugh Masson sourit comme s’il ne s’agissait que d’une petite plaisanterie. Ce n’était pas lui qui s’était retrouvé pris au piège de ce raz-de-marée d’attention. Bien alignés face à Sa Majesté dans un salon de l’ambassade, ses trois conseillers en costume rayé se tenaient prêts à discuter de la journée à venir. Sir Hugh était accompagné du major Miles Urquhart, son adjoint, et de Jeremy Radnor-Milne, le secrétaire chargé des relations avec la presse. Solides, traditionnalistes et fiables, ces hommes étaient le fleuron de la vieille garde dont la reine avait hérité de son père. Philip les surnommait les « Moustachus ». (p.19)


publié en 2024 (anglais et français)



Illustration d'entrée de billet : portrait d'Elizabeth II par Banksy (photo personnelle)

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