Blackwater, tome 3 : La maison - Michael McDowell



1928. Les relations sont toujours tendues entre la matriarche Mary-Love Caskey (la cinquantaine) et sa belle-fille Elinor. Le drame couve alors que Miriam, la première fille d'Elinor et Oscar qui a été élevée par Mary-Love et Sister, se comporte à 8 ans comme une enfant pourrie gâtée, qui brime sa petite soeur Frances (6 ans) au lieu d'accompagner ses premiers pas à l'école. Le couple Oscar-Elinor qui souhaite acheter encore plus de terrains boisés afin de préparer l'avenir, de se diversifier, et faire ainsi perdurer le travail et la ville toute entière, se voit refuser le prêt nécessaire par Mary-Love qui tient les cordons de la bourse ; cette obstination signera son arrêt de mort. Frances, de son côté, est effrayée par l'étrange porte de placard de la chambre d'amis où elle est forcée de dormir lorsqu'elle est obligée de laisser sa chambre à Mary-Love tombée brusquement malade et installée pour sa convalescence chez son fils et sa belle-fille. Effectivement, de drôles de choses se passent dans la maison la plus récente de la ville qui ne devrait pas être hantée.
 

On poursuit dans la saga "Blackwater" et on se retrouve près de 10 ans après la crue (tome 1) et 6 ans après la fin du tome 2 (la digue). Le temps passe vite dans ce roman et vers le milieu (p.167) L'ainée d'Elinor a déjà 15 ans et c'est une vraie peste qu'on ne voudrait pas comme amie.

Après la remise des prix, Frances ouvrit sa boîte de friandise et la tendit à sa soeur, lui offrant d'ne prendre autant qu'elle voulait. Lorsque Miriam mordit dans le bonbon le plus gros, de la liqueur de cerise coula sur sa robe parfaitement repassée. "Oh non ! s'écria-t-elle. C'est ta faute, Frances ! Regarde dans quel état je suis maintenant !" D'un geste sec de la main, elle donna un coup à la boîte que tenait Frances, renversant tous les chocolats dans la poussière de la cour de récréation. (p.21)

J'ai dévoré ce roman en une journée et maintenant je pense que je vais poursuivre la fin de  saga sans intercaler avec un autre roman ; j'avoue qu'au départ je n'aurais pas parié sur mon attirance pour l'histoire des Caskey, Perdido et ses habitants, et j'imaginais que j'allais souffler entre les tomes mais que nenni ! Impossible.

C'est que leurs histoires sont universelles : amours et haines, amitiés et aversions, abandons et adoptions, trahisons et aides providentielles, intelligence et idiotie, folies et bon sens, tout existe et tout s'oppose. La mystérieuse Elinor est le personnage providentiel qui vient porter ses coups de justice, une sorte d'équilibrage - on ne sait pas encore tout mais je sens que ça vient - et toujours d'une manière impitoyable.

édité en 1983 "the house"

- Mary-Love, Oscar et moi, on a acheté cette maison.

- Pardon ? ! Je vous l'ai donnée !

- Non, c'est faux, dit Elinor avec une amabilité exagérée. Ca aurait dû être notre cadeau de mariage, mais on a été obligés de la payer. On a dû te donner Miriam pour l'obtenir. Et elle avait huit ans quand tu nous a enfin remis l'acte de propriété. ce genre de délai ne mérite pas de remerciement." (p.162)

 


Illustration d'entrée de billet : inconnu (mais je l'aime trop cette illustration)

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