Un dîner chez Min - Xiaolong QIU



Les dirigeants du Parti à Pékin offrent un tout nouveau poste à l'inspecteur Chen en tant que Directeur du tout nouveau Bureau de la réforme judiciaire récemment créé pour lui. Sa secrétaire et lui sont d'ailleurs les seuls employés. Dans l'attente de prendre ses fonctions, il est mis en convalescence. C'est alors que Vieux chasseur, le père de son ex coéquipier Yu, le contacte afin qu'il soit consultant dans sa nouvelle affaire de détectives privés. Chen, ne désirant pas attirer l'attention sur lui, refuse dans un premier temps. Vieux chasseur lui parle alors de l'enquête en cours : Min, une célèbre cuisinière tient une table privée qui n'accepte que des personnages hauts placés qui réservent longtemps à l'avance. Elle vient d'être inculpée pour le meurtre de Qing, son apprentie, et l'agence de détective de Vieux chasseur est largement payée par un mystérieux commanditaire pour prouver son innocence.

Chen, désirant réfléchir à la manière d'aborder son nouveau travail sur la justice, jette son dévolu sur une histoire inspirée du juge Ti écrite par Robert van Gulik, qu'il pourrait reprendre en mettant en opposition la juridiction passée avec le présent. En effet, l'inculpation de Min ressemble beaucoup à l'histoire de cette poétesse qui fut accusée sans preuve d'avoir tuée sa servante et condamnée à mort.

Tandis que Min est placée en détention dans la Villa Moller (déjà vue dans Cyber China), Chen aidé de Jin sa secrétaire dévouée, va découvrir le véritable assassin.



Comme dans l'affaire Dragon bleu, tigre blanc, Chen Cao n'est plus inspecteur mais porte le titre de directeur alors qu'en réalité il n'y a pas vraiment de service ni de travail. A ce propos, il y a un "saut" dans la carrière de Chen Cao que je n'arrive pas à expliquer :
Le bureau a été créé il y a un mois seulement, quand j'ai été démis de mes fonctions dans la  police. (p.235)

Quelques personnages du passé font une brève apparition, comme de bonnes fées, le temps d'un avertissement ou d'un coup de pouce :
Le fil de ses pensées fut à nouveau interrompu par un appel reçu sur son téléphone privé. C'était Ling, son ex-petite amie, aujourd'hui ex-femme d'une autre homme. Malgré les années, ils avaient réussi à rester en contact, bien que leur lien se fût quelque peu distendu. Ils étaient comme dans la fable des deux poissons dans l'océan : une immense distance les séparait, chacun était occupé à lutter contre les courants, mais ils savaient que l'autre nageait dans les mêmes eaux et ils se rappelaient de temps en temps les moments passés ensemble. (p.66)
  • Gu, le promoteur ultra riche et une aide souvent précieuse pour Chen
Chen hésita un instant, puis composa le numéro privé de M.Gu. c'était une des rares personnes que Chen n'avait jamais réussi à cerner. Homme d'affaires au flair indéniable, il avait été un des premiers à deviner le potentiel du complexe immobilier du New World, aujourd'hui l'un des endroits les plus en vue de Shanghai. Président de la New World Coopération, propriétaire de multiples magasins au sein du centre commercial et promoteur de gigantesques projets dans tout le pays, il était devenu une des plus grosses fortunes de Chine. Bien qu'il se prétendit grand ami et admirateur de l'inspecteur principal, Chen avait toujours pris soin de garder ses distances. Par le passé, M.Gu n'avait pourtant jamais refusé de l'aider et n'avait pas hésité à le tirer de plusieurs mauvais pas au cours de ses enquêtes. (p.170)

  • D'autres apparaissent comme Jin, la secrétaire de Chen ; la jeune femme a fait des études d'histoire et celle-ci va s'éprendre du ténébreux et tourmenté ex inspecteur. 
Chen, avait-elle constaté avec amusement, s'exprimait plus comme un intellectuel que comme un inspecteur de police - et pas du tout comme un cadre du Parti à la bouche pleine de formules ronflantes.
Et il n'avait pas l'air d'un homme vieillissant et malade, ce qui semblait confirmer les rumeurs au sujet des véritables raisons de son congé. (p.61)

Si je suis toujours heureuse de lire les aventures de Chen j'avoue ne pas bien comprendre le sort que l'auteur lui réserve même s'il y a cette piste annoncée à plusieurs reprise qui consisterait à le nommer directeur du bureau de la réforme du système judiciaire à Pékin.

Affaire à suivre ! 
publié en 2020, et 2021 pour la traduction française


Une autre sonnerie s'échappa de  son téléphone. sans doute un message WeChat de Jin. En réalité, c'était un selfie la montrant appuyée contre la fenêtre du bus, les doigts posés sur les lèvres comme pour lui envoyer un baiser. Il se retint d'accorder trop d'importance à son geste. (p.242)

 

Illustration d'entrée de billet : Chen Yiming

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