Le Fantôme et Mrs Muir - R. A. DICK



Début 1900 en Angleterre. Au décès de son époux, madame Muir n'a qu'une envie : se libérer de sa belle-famille à laquelle elle s'est soumise par habitude et refus de confrontation ; à présent, elle entend bien vivre selon ses envies et rien ni personne ne la fera changer d'avis, même l'irascible capitaine Daniel Gregg de la marine marchande qui hante la maison, victime d'un banal accident domestique, et qui n'accepte de quitter la maison qu'elle loue que lorsque celle-ci reviendra aux vieux marins selon ses dernières volontés.

- J'ai dit, répliqua le capitaine, que je resterai dans cette villa jusqu'à ce qu'elle soit devenue une maison de repos pour les vieux marins et je suis un homme qui a l'habitude de tenir sa parole. Dieu merci, j'ai le droit absolu de rester dans cette maison qui est la mienne, que j'ai bâtie de mes propres mains, et achetée avec de l'argent qui m'appartenait !... De l'argent, je vous le ferai remarquer au passage, qui en fin de compte est tout de même allé à ce maudit parent à moi, de sorte que je n'arrive pas à comprendre, ma chère amie, pourquoi vous vous tracassez ! (p.52)



J'ai eu envie de relire ce roman de 1945, seul roman de l'auteure (dont le véritable nom est Josephine Leslie) traduit en français et il était disponible dans ma médiathèque. J'ai bien entendu vu les film et feuilleton qui ont été adaptés, un lointain souvenir cependant.

Le film de 1947


J'ai bien aimé la première partie (voir mes résumés ci-dessous) mais j'ai moins été convaincue par le déroulement des parties suivantes. La découverte du fantôme et les bases de leur attachement sont vraiment intéressants, en revanche le bellâtre Miles m'a été antipathique et Mrs Muir met un temps infini à se rendre compte que cet homme (qui lui demande carrément d'abandonner ses enfants) n'est pas pour elle ; le comportement des enfants est beaucoup moins réussi, d'ailleurs les enfants sont plutôt superficiels et traités comme des ombres chinoises sur le théâtre de sa vie.

Un mignon petit roman qui retrace les difficultés d'une femme au début du XXè siècle à subvenir à ses propres besoins écrit dans un style qui réserve quelques beaux passages, sans plus.
  

Résumé plus détaillé (révélations)

1ère partie. Lucy Muir est à la recherche d'une maison dans la petite station balnéaire de Whitecliff et insiste pour visiter " les mouettes" car le loyer est très raisonnable. Elle remarque aussitôt un fait étrange : la maison est hantée mais cela ne l'empêche pas de s'y installer avec ses deux enfants et sa bonne Martha. Le capitaine fantôme lui explique les circonstances de son décès, la maison est revenue à un lointain parent richissime avant qu'il ne puisse indiquer ses dernières volontés : héberger les vieux marins sans famille. Il propose à madame Muir d'acheter la maison avec le trésor qu'il a caché et lui demande faire le testament qu'il n'a pu faire.

2è partie. Madame Muir promène son chien qui s'enfonce dans un terrier et manque d'y rester coincé mais il est secouru par un mystérieux et séduisant étranger qui fait une cour éhontée à madame Muir qui comprend juste à temps que ce dernier est un Dom Juan déjà marié.

3è partie. Les enfants grandissent : le garçon Cyril ambitionne d'être évêque, sa fille Anna veut être danseuse professionnelle et part à Londres. Face aux études des enfants, Madame Muir a besoin de gagner de l'argent et envisage de prendre des pensionnaires mais Daniel Gregg refuse et lui propose une autre solution : il lui dictera l'histoire de sa vie, elle sera l'intermédiaire avec l'éditeur, prétendant que l'auteur veut rester anonyme. Le succès est immédiat malgré certaines scènes "olé olé" témoignant des escales de jeunes marins.

Dernière partie. Les enfants se marient. Son fils veut absolument qu'elle vienne vivre avec lui et sa femme, la fille unique de l'évêque. Elle refuse. Sa fille lui présente son futur époux et lui demande de na pas rester seule à Whitecliff  et de reprendre Martha car son futur époux a déjà une cuisinière. La petite madame Muir vieillit et s'endort pour toujours devant le portrait du capitaine qui vient la chercher pour l'éternité.

Illustration d'entrée de billet : ccccccccccc

Commentaires