La Mariée était en noir - William Irish (Cornell Woolrich)


Son mari est abattu à la sortie de l'église et à compter de ce jour, rien n'arrête sa veuve de retrouver et tuer ceux qu'elle pense responsable de son malheur.

Un homme tombe du 17è étage lors d'une party, une femme qui était sur les lieux mais qui n'était pas invitée est introuvable. Peu après, un homme reclus dans un hôtel minable est empoisonné par une femme qui disparait par l'escalier de service. Ensuite, un père de famille se retrouve aux prises d'une femme qu'il croit être l'institutrice de son fils envoyée par son épouse partie chez sa mère en urgence et se retrouve enfermé dans un placard colmaté où il succombe.
L'enquêteur sur le premier meurtre aune intuition en apprenant les autres, pour lui cela ne fait aucun doute : une femme cherche à se venger et il lui faut désormais trouver le lien entre les victimes.

Une construction assez singulière pour cette course contre la montre à la recherche d'une tueuse implacable : chaque partie du roman est libellée du prénom de la victime et s'articule ainsi : 
  • l'entrée en scène de la tueuse dans l'entourage familier de la victime,
  • la mise à mort,
  • l'enquête.
Certaines parties sont plus étudiées que d'autres dans la psychologie des personnages, ainsi j'ai beaucoup aimé la 3è partie "Moran", le père de famille tellement critique vis à vis du mariage, de la charge mentale de la mère de famille qui s'inquiète du fait que son mari est incapable de s'occuper de son fils et de lui-même. Lorsqu'elle voyage en direction de sa mère qu'elle croit malade, elle ne fait que pourtant penser à son foyer, sa charge mentale a atteint un niveau maximal. C'est aussi le chapitre où l'auteur met beaucoup de sentiment personnel sur ce que devrait être une famille, du rôle de chacun, et dans son portrait, on ne eut pas dire que les hommes soient à leur avantage.
Le paysage glissait le long du car avec des ondulations pareilles à celles d'une terre soulevée par la charrue, mes les arbres, les prés et les maisons n'étaient pas renversés au passage. Margaret ne voyait qu'avec la surface de ses yeux : on eût dit que les images s'arrêtaient à l'entrée de la pupille. Toutes les dix minutes, régulièrement, elle se souvenait de quelques petite chose qu'elle avait omis de dire à Franck, à propos de Cookie, de la maison, du laitier ou de la blanchisseuse ; peu importait, finalement, se disait-elle, car il aurait probablement déjà oublié. (p.53)
 
Révélation
[Ce roman a été adapté par François Truffaut avec une fin différente cependant (dans le livre les victimes sont innocentes du crime qui leur est attribué car elles passaient par hasard au même moment où un gangster embusqué a tiré sur l'époux, dans le film, les victimes et le tireur se connaissent).]

J'ai lu ce livre dans le pavé des éditions Omnibus de 1000 pages emprunté à la médiathèque, je lirai les autres romans et nouvelles dans les jours prochains.
publié en 1940 "The Bride Wore Black" sous son nom Cornell Woolrich 
et en 1946 pour la version française sous son pseudo William Irish



illustration : George Goodwin Kilburne

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