Le Revenant d'Albanie - Jean-Christophe RUFIN



Sixième aventure pour le consul Aurel Timescu qui se retrouve muté en Albanie grâce à l'intervention d'un ami parlementaire. Il retrouve l'ambassadrice déjà rencontrée lors d'une mutation précédente (tome 3 : "Les trois femmes du Consul" qui se passe au Mozambique). Très mauvais diplomate, il aurait préféré être enquêteur et se met rapidement sur la piste d'un Albanais déclaré mort 30 ans plus tôt et qui vient d'être retrouvé mort à Chamonix.

C'est mon deuxième roman des aventures d'Aurel Timescu après "Le flambeur de la Caspienne" que j'avais trouvé très drôle. Ce titre était dans mes "idées lecture" et lorsque je l'ai aperçu sur l'étagère de ma médiathèque je n'ai pas hésité car je savais à quoi m'attendre : un roman à lire en une journée qui allait me dépayser tout en m'apprenant des choses sur un pays inconnu.



L'Albanie est brossée à grand renfort de dictatures se succédant, méfiance de la population qui a bâtit son propre code d'honneur : le kanun qui permet de tuer sur plusieurs générations pour laver l'honneur mais sur cet échiquier sanglant il y  a des cases intouchables où se mettre hors d'atteinte.
Je n'ai pas été déçue. L'auteur manie agréablement les descriptions de paysages avec les sentiments des personnages sans omettre leurs travers, ici le consul adore le vin blanc. Le personnage est farfelu, mal fagoté et bien loin de ce qu'on imagine des personnes vivant en ambassade. Un héros plutôt sympathique car débrouillard et qui ne juge personne et ne se prend pas au sérieux.


Sur le parking devant les ruines, ma voiture est tombée dans un trou.
- Un grand trou ?
- En fait, c'est une de mes roues qui, tout à coup, s'est retrouvée dans le vide. On a jeté des pierres pour combler le fond et faire en sorte que le pneu touche. Mais les pierres disparaissaient comme dans un puits. Il a fallu tirer la voiture avec une dépanneuse. Et là qu'est-ce qu'on a vu ? Ce n'était pas un puits du tout. On avait percé le plafond d'une villa romaine enfouie.
- Pourquoi me racontes-tu cela ?
- Mais parce que c'est l'Albanie ! Tu parles à quelqu'un et tout à coup, hop, tu tombes dans un trou. Le type en face de toi n'est plus celui d'aujourd'hui. Ses réactions viennent d'une autre époque que tu croyais enfouie mais qui est là, en lui, toute proche et vivante. Voilà, c'est exactement cela : l'histoire est vivante. (p.57)
publié en 2025


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