Des nouvelles de la Poussière rouge - Xiaolong QIU



Rétrospectivement, la vie paraissait bel et bien pleine de hasards ironiques dans lesquels le yin et le yang semblent s'être égarés, comme en témoignait son intérêt mal placé pour le tai chi, son imaginaire transporté sur le banc vert, ou encore les fausses rumeurs colportées par les voisins... Un évènement en amenait un autre, jusqu'à un résultat méconnaissable. (p.128)

Faisant suite au premier volume dont l'intention est de balayer la grande histoire de la chine et la petite histoire des habitants de la cité de la poussière rouge, un modeste quartier de Shanghai, l'auteur poursuit son tableau (peu reluisant) des dégâts de la révolution culturelle : abrutissement des plus téméraires et des plus plus passionnés qui en oublient leur propre famille, écrasement des plus fragiles dans le compresseur des jugements dans tribunal.

Chaque histoire débute avec le résumé de la grandeur de la Chine pour l'année qui s'achève inscrit sur le tableau noir à l'entrée de la cité, et enchaine sur l'histoire de l'un des habitants de la cité, histoire racontée ou entendue lors des conversations du soir chères aux habitants qui y trouvent, sinon du réconfort, un peu d'humanité.

18 nouvelles de 1953 à 2008 dans lesquelles se détache un couple : Chen et Xia, que l'on retrouve à trois reprises pour témoigner de leur rencontre alors jeunes étudiants désœuvrés (la révolution culturelle les empêche d'étudier !), puis plus tard lorsque Xia est mariée et tient un restaurant et enfin une dernière fois, Xia est veuve et milliardaire ayant réussit dans l'immobilier, Chen lui est devenu un paria et dit la bonne aventure. Chen est ici un double littéraire de mon inspecteur chinois préféré (Chen Cao) avec la même découverte de la langue anglaise dans un parc, mais ici Chen devient professeur avant d'être mis sur la touche pour insubordination vis à vis du gouvernement.

Des histoires souvent cruelles où les femmes subissent encore et encore toutes sortes d'abus. Toutefois, la prose ironique de l'auteur balance l'effroi des destins : il y a de nombreux dialogues emprunt de philosophie et c'est avec regret que je referme le livre.

titre original : Years of Red Dust II, stories of Shanghai, 2011
publié en France en 2013


Illustration d'entrée de billet : affiche "old Shanghai"

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