Revenir à Lisbonne - Patrice JEAN



Gilles, un professeur d'histoire revêt une salopette de maçon pour aider un ami à s'installer et décide d'endosser le rôle de l'ouvrier en bâtiment devant les invités qui arrivent pour la crémaillère le jour même. C'est ainsi qu'il fait connaissance avec Armande qui travaille dans une galerie d'art et qui tombe sous son charme uniquement parce qu'elle est intéressé par son état d'ouvrier, ce qui, dit-elle, la change des intellectuels. Gilles, qui veut séduire Armande (comprenez : coucher avec elle) n'ose pas lui révéler la vérité et ils entament une liaison. Lorsque Armande lui avoue qu'elle est mariée, Gilles est dépité et s'invente une épouse en la personne d'une portugaise avec laquelle il a été pris en photo lors d'un voyage touristique plusieurs années auparavant. Fatigué de vivre dans les mensonges avec une Armande qui refuse de comprendre la vérité qu'il lui a finalement pourtant avoué, Gilles décide de partir pour Lisbonne à la recherche de son "épouse" avec pour seul indice son nom et son métier qu'elle lui avait donné à l'époque afin qu'il lui envoie un exemplaire de leur photo.

Chaque livre a une histoire et concentre des promesses. Celui-ci, je l'ai choisi il y a deux semaines à la FNAC de la gare de l'Est avant de prendre mon train car je n'avais rien emporté à lire pour le week-end et je voulais un "petit livre" (pas un "pavé"). Après de longues hésitations devant les titres et lecture des avis éventuels au dos des couverture je me suis enthousiasmée sur ce bouquin prometteur et c'est pourquoi ma déception fut grande ! Je m'attendais effectivement à la parodie annoncée mais je n'ai pas du tout accroché aux personnages superficiels. Les premières pages donnent le change et j'ai souri, mais au bout de deux chapitres, mon intérêt était retombé comme un soufflet. Le récit manque d'homogénéité entre l'évolution de la séduction entre Gilles et Armande qui ne font même pas un beau couple car la relation est vraiment malsaine. Les petites leçons de morale sociale (nommées les "maximes") qui parsèment le livre apporte une rupture plutôt rugueuse là où il aurait fallu trouver un certain comique de situation pour dénoncer la difficulté d'être un couple "durable" dans un monde où finalement, personne ne sait vraiment rien sur l'autre.

Le voyage lisboète de Gilles conçut comme un remède à son mal-être n'a rien de passionnant ni de dépaysant, et le pire c'est qu'il n'est pas plausible ! Je me suis ennuyée, et si je suis allée au bout du roman, c'est parce qu'il n'y a qu'une centaine de pages.

Il commençait à ressentir de la fatigue et alla s'asseoir sur une chaise, à l'écart des invités, à côté d'un bassin où une Vénus de Milo de pacotille se mirait. Il étira ses bras en grimaçant de bien-être, puis il ferma les yeux quelques secondes afin de récupérer l'énergie dissipée. Quand il les rouvrit, la belle brune se tenait face à lui et elle souriait. "Je ne vous dérange pas, demanda-t-elle sans perdre son sourire, vous devez être fatigué ?
-Pas le moins du monde...je me repose...je suis assis, répondit-il tout en appréciant la silhouette de la dame.
-Vous faites un métier difficile...
-Certainement...mais passionnant...
-Je n'en doute pas... Moi qui suis ce qu'on appelle une intellectuelle, incapable de faire quoi que ce soit avec mes mains, les gens qui, eux, sont des artistes de la main, m'impressionnent...

Illustration d'entrée de billet : Jeanne-Marie Delbarre

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