La nuit de l'oracle - Paul AUSTER



Sydney Orr, un écrivain se remet à vivre lentement après un grave accident, et entreprend d'écrire un roman, bientôt, plusieurs récits prennent forme dans son univers, des pistes envisageables pour garnir les pages blanches d'un nouveau et mystérieux cahier bleu.


Voici un livre que je regrette de n'avoir pas lu plus tôt ! Peut-être n'était-ce pas l'heure ? L'histoire de la nuit de l'oracle, n'est pas une histoire, mais plusieurs, imbriquées les unes dans les autres, un peu comme un récit gigogne et vertigineux, l'enveloppe externe étant celle du narrateur Sid.

Je n'avais aucune idée de la façon de commencer. Le but de l'exercice était moins d'écrire quelques chose de particulier que de me prouver à moi-même que j'avais encore la capacité d'écrire – ce qui signifiait que peu importait ce que j'écrivais, du moment que j'écrivais quelque chose. N'importe quoi aurait fait l'affaire, n'importe quelle phrase aurait été aussi valable qu'une autre mais, tout de même, je n'avais pas envie d'entamer ce carnet avec une quelconque stupidité et je pris donc mon temps, en contemplant les petits carreaux sur la page, ces rangées de lignes bleues qui s'entrecroisaient sur la blancheur et la transformait en un champ de petites cases identiques et, tandis que je laissais mes pensées entrer et sortir de ces enclos finement tracés, le souvenir me revint d'une conversation que j'avais eue quelques semaines plus tôt avec mon ami…

La lecture de ce roman fut la source d'un grand moment d'exaltation, de plénitude, de rires et de larmes. J'aime entrer littéralement dans chaque livre qui me parle, qui me plaît : je plonge dans un univers qui me ressemble, et je suis bien.



Les mots sont réels. Tout ce qui est humain est réel et parfois nous savons certaines choses avant qu’elles ne se produisent, même si nous n’en avons pas conscience. Nous vivons dans le présent, mais l’avenir est en nous à tout moment. Peut-être est-ce pour cela qu’on écrit Sid. Pas pour rapporter des évènements du passé, mais pour en provoquer dans l’avenir.


Illustration d'entrée de billet : Frederic Belaubre "the writer"

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