Une chambre à l'hôtel Mékong - Jean-Luc COATALEM



Dans le cadre de la collection "ma nuit au musée" (éditions Stock), l'auteur choisit le musée Guimet que son grand-père fréquentait autrefois en y amenant Rachana, un jeune orphelin khmer adopté par l'un de ses amis ministres et auquel il voulait faire découvrir les beautés asiatiques. Cette nuit passée dans la bibliothèque est le catalyseur d'une foule de souvenirs superposés aux collections du musée. 

J'ai pris place dans la rotonde de la bibliothèque, niveau 1, surplombé par les cariatides, dont le visage répété rappelle celui de la statue de la liberté, à New York. p.91

 



Ceci est une deuxième lecture dans la collection "ma nuit au musée" et ce ne sera pas la dernière car je ne veux pas rester sur un échec. Oh ! ce n'est pas que ce livre est mauvais non, mais il ne m'a pas du tout passionnée et pourtant j'avais envie d'y croire car moi aussi j'aime l'art asiatique mais ce qui aurait dû être, à mon sens, focalisé sur le musée ou ses collections se révèle être l'énumération de souvenirs de l'auteur ; le titre "Une chambre à l'hôtel Mékong" est lui-même une émanation du passé lorsque l'auteur, grand reporter, est parti en voyage et se retrouve dans une chambre de l'hôtel Mékong.

Les livres dans le livre

Il y a énormément de références littéraires mais la plus importante est vouée à Victor Segalen (un  sinologue -entre autres métiers- et auquel l'auteur a consacré un livre en 2017 ("Mes pas vont ailleurs") : autant vous dire que le lecteur est largement mis à contribution pour aller rechercher de quoi de qui il parle, c'est épuisant ! J'ai dû également chercher des informations sur le roman "Nadja" de André Breton, vraiment je ne connaissais pas du tout. Et il y en a bien d'autres.

Comme dans le roman d'Andrea Marcolongo ("Déplacer la lune de son orbite"), l'auteur évoque la spoliation : certaines pièces sont marchandées mais d'autres sont tout bonnement arrachées à leurs terres originales. Il n'y a pas de réflexion sur le bienfondé ou pas de mettre à l'abri des trésors, qui ne le sont que parce qu'ils sont dans un musée !

En conclusion, j'ai été déçue par cette lecture où la nuit au musée commence un peu avant la moitié du livre (chapitre 10) ; c'est pourtant très bien écrit, très poétique mais décharné, c'est une impression bizarre que j'ai ressentie. 


publié en octobre 2023

Ces quelques syllabes les troublaient encore puisqu'elles les emportaient plus loin, au-delà d'eux-mêmes, et pareils à du levain faisait lever la pâte des géographies -la vie est un songe où l'on ne dort pas. p.21

Illustration d'entrée de billet : Emile Guimet par Ferdinand Jean Luigini

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